lundi 22 février 2010

11ème partie

..En revenant sur la place Luza, nous avons pris les escaliers menant à l'église St Blaise, patron de la ville. De style baroque, elle a été construite en 1715 sur l'emplacement d'une vieille église romane consacrée au même saint. Elle a été érigée selon le modèle de l'église St Maurice à Venise.

J'ai admiré les ornements des autels qui sont somptueux. Le maître-autel abrite une statue gothique de St Blaise en argent doré qui est une des plus importantes dans l'histoire de l'art ragusien. St Blaise tient dans sa main gauche, une maquette de la ville.

En sortant de l'église, nous sommes allés au palais Sponza. Il faut dire qu'autour de la place une multitude de palais sont implantés.

Le palais Sponza est le plus beau de la ville. Il a conservé son aspect original et doit son nom à l'ancien quartier de Spongia où l'on recueillait les eaux de pluie. C'est là que se trouvaient les bureaux des douanes, les ateliers de la monnaie de la République, la banque, la trésorerie de l'état et l'arsenal.

Edifice rectangulaire avec une belle cour intérieure avec un portique ouvert.

Sur l'arc du portique, on peut lire : FALLERE NOSTRA VETANT, ET FALLI PONDERA : MEQUE PONDERO CUM MERCES : PONDERAT IPSE DEUX :
Nos poids ne permettent pas de tromper ni d'être trompé ; lorsque je pèse la marchandise, Dieu en personne me pèse.

J'ai beaucoup aimé cette phrase.

Aujourd'hui, le palais renferme l'institution culturelle la plus importante de la ville : Les archives historiques le document le plus ancien de ces archives date de l'an 1022. Il renferme également la collection de livres législatifs et juridiques parmi lesquels, le Statut de Dubrovnik de 1272.

On n'y trouvre aussi toutes les notes de la chancellerie et du notariat de la République. Un palais précieux.

Dans le hall, un garde en habit du moyen âge était assis derrière un bureau. Des grimoires étaient à notre disposition - moyennant 5€, il remplissait notre nom sur le parchemin qui "autorisait M.... a entrer dans la ville, signé : le Recteur".

L'an dernier, j'étais venue le visiter : dans une pièce étaient affichées les photographies des jeunes gens morts en défendant la ville.

Ces photos tapissaient les 3 murs de la pièce. J'en suis sortie bouleversée.

En sortant du palais, un groupe de musicien est venu jouer. Cela a chassé de mauvais souvenirs. Nous avons écouté la musique et j'ai été bien surprise d'entendre de la techno. Avec leur costume style scout, oui ce fut la surprise.

Sur le côté de la place se dresse une statue, la statue de Roland (Orlando) érigée en 1418.

Bien que la légende présente Roland comme le défenseur de la ville contre les Sarrazins, la vérité serait plutôt politique. Dubrovnik se trouvait au XVème siècle sous la protection du roi croato-hongrois et tchèque Sigismond qui était également le comte de la province de Brandenbourgoù il y avait une multitude de statues de Roland.

Ainsi cette statue est signe de respect envers le roi Sigismond dont la protection était d'une grande importance pour la ville, vu les appétits territoriaux de Venise.

A noter que la longueur de l'avant-bras de la statue représentait une mesure de longueur qui était de 51,2 cm appelée "COUDEE RAGUSAINE"

Outre cette statue, nous trouvons :

- le palais du Conseil Majeur dont la façade ressemble au palais Sponza. Au dessus de la porte on peut lire OBLITI PRIVATORUM PUBLICA CURATE (oublies tes intérêts personnels, veille aux affaires publiques) Je ne me lasse pas de lire ces maximes je trouve succulent!

Aujourd'hui, l'édifice abrite le théâtre municipal et au rez de chaussée "le café de la ville"

- la Tour de la Garde construite en 1490

- la Tour de l'Horloge en 1444, haute de 31 mètres, elle représente avec la Tour Mincete et la colonne Roland, un des symboles de la liberté de cette ville-Etat. Le cadran est en laiton sur lequel les aiguilles indiquaient les phases de la lune.

- La petite fontaine d'Onofrio,

- l'ancienne loggia avec des cloches

- le palais des Recteurs. C'est un des monuments les plus importants de l'architecture profane, non seulement de la ville mais de toute la côte Adriatique.

Il est magnifique, de style gotico-renaissance. Pour y accéder, nous passons sous des arcades dont j'ai pu admirer les chapiteaus sculptés. On pénètre dans le hall donnant dans une cour intérieure avec un escalier chantourné, richement sculpté, un portique harmonieux aux colonnes ornées de chapiteaux figuratifs exécutés par Piétro Di Martino, de Milan.

Un chapiteau représente le jugement de Salomon.

Aujourd'hui le Palais sert de musdée de la Ville.

Il abritait jadis, le cabinet du Recteur, ses appartements privés que l'on peut visiter, l salle de réunion du Conseil Mineur ainsi que les salles de réception et d'audiences.

Le recteur, qui ne gouvernait que pendant UN mois, ne pouvait pendant cette période, quitter le palais que pour des raisons officielles. Il recevait chaque soir les clés des portes de la ville dont la garde lui est confiée durant la nuit.

Cette place est le coeur de la ville, c'est la que se passent toutes les festivités de la ville.

Un couple habillé dans des costumes du moyen âge nous a accompagné dans le stradum.

La nuit tombant, nous avons repassé la Porte Pile et repris le car qui nous a ramené à la marina.

Le bateau est sur un quai qui jouxte une belle villa praticienne, celle de la famille Sorkocevic, avec des colonnes, de magnifiques allées bordant les jardins.

Nous avons passé la soirée, à regarder jouer aux boules et à nous restaurer au bord d'une piscine, en écoutant de la musqiue.

Une soirée de spleen car demain, il nous faudra quitter Dubrovnik, traverser l'Adriatique, vers l'Italie où Brindisi nous accueillera.

Oui nous avons voulu revoir la Croatie. C'est toujours le paradis que nous avons connu l'an dernier. Mais tout paradis a un revers de la médaille.

Nous ne sommes pas les seuls à trouver ces paysages fantastiques. Beaucoup de touristes sont venus connaître la magie des lieux.

Pour loger, on commence à décimer les beaux arbres, on construit. Les "VIP" veulent aussi avoir leur "nid" aussi les promoteurs tentent d'arracher les îles sauvages.

Pourvu que les édiles Croates ne cèdent pas aux chants des sirènes sonnantes et trébuchantes.... On se bat à Hvar, à Korcula pour avoir des lopins de terre pour construire des palaces.

Heureusement les Parcs Nationaux protègent - je l'espère pour longtemps - quelques sites fabuleux.

Malgré le tourisme plus nombreux cette année, nous avons pu profiter des belles calanques.

J'ai eu des moments de grands bonheurs :

- la remontée dans le canyon de la rivière Krka,
- le spectacle grandiose des chutes d'eau en cascade sur plusieur étages de la rivière,
- Mljet, où j'ai apprécié le chant des oiseaux nichés dans les bois qui longent le lac et le silence du monastère que seul troublait le bêlement des chèvres,
- Ston et Dubrovnik où l'émotion est sans cesse renouvelée.

Puis les rencontres extraordinaires aux escales :

- Catherine et son accueil chaleureux à Vieste,
- Edouard sur Thallis III,
- et les copains que nous retrouvons, sans se donner rendez-vous, chaque année au gré des mouillages : Millénium, Harmonie, De Klomp, Ourania, Cristar et Doris.
Et les habitants Croates avec qui j'ai pu converser.

Oui! Calypso a gardé mon âme!

HVALA PRIATELJI U UBRZO !

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Coucou toi c'est Sev de l'Alsace je précise , sympa ton blog , je te souhaite une bonne continuation .... .

Bisous

Sev