vendredi 19 février 2010

10ème partie

EN ROUTE POUR DUBROVNIK

7heures. Nous larguons les amarres et repassons dans l'étroit chenal.

A sa sortie, à Broce, nous hissons les voiles. Le bateau respire et je sens la caresse du soleil sur ma joue.

Nous passons devant les îles de Galip et de Peljesac. Plus loin la belle calanque de SLANO où nous nous étions arrêtés l'an dernier. La petite ville a aussi souffert de la guerre et panse ses plaies, comme ses voisines.

Nous longeons les îles boisées de Lopud, Kolocep d'un côté. De l'autre, Trsteno où se trouve une réserve naturelle magnifique, formée à partir d'un parc de la demeure patricienne de style Gothico-Renaissance d'Ivan Gucetic-Gozza de Dubrovnik. En plus de la végétation méditerranéenne, on trouve des plantes subtropicales : cactus, eucalyptus et d'autres plantes exotiques.

Plus loin, Orasac et Zaton situées dans une très belle baie. Cette dernière localité est très prisée par les familles nobles et riches de Dubrovnik qui y firent bâtir leurs résidences d'été.

Le pont de Dubrovnik
apparaît, immense, majestueux. Il est situé à l'entrée de la baie, enjambe la rivière Dubrovacka dans le prolongement de la route Zagreb-Split.

Il a été construit en 2002 pour relier Dubrovnik aux autres villes, en prolongement de la route de Split.

DUBROVNIK a toujours été la seule région Croate indépendante, aussi bien des Habsbourg d'Autriche que des doges de Venise. Ville rebelle Dubrovnik ? L'ancienne RAGUSE a et occupe toujours une place majeure dans l'histoire et la culture de la Croatie.

Son histoire commence au temps des invasions du VIIème siècle. Des Slaves pauvres débarquent ainsi que des Avars barbares dans la cité voisine : Epidaure (Cavtat) où des riches marchands faisaient fortune. Ils quittent leur contrée et viennent s'installer sur un gros rocher escarpé, séparé de la terre ferme par un étroit canal naturel, Le Laus (lave)

Ils fondent un hameau : RAGUSA. Face à ce hameau, des Slaves fondent une colonie sur le lieu d'une chênaie (chêne en croate se dit Dubrava) DUBROVNIK est né.

Au XIème siècle, les 2 villages s'unissent et la ville porte le nom de RAGUSE, nom qui restera jusqu'en 1918. le chenal est comblé. Il est devenu aujourd'hui la principale artère piétonnière de la ville du nom de placa (Stradun)

RAGUSE est la ville la plus riche de Croatie. Elle commerce avec l'Asie, l'Afrique. Elle possède 200 navires qui transportent métaux, cuirs, sel, laine et épices. C'est l'âge d'or. Elle est l'équivalent de Florence pour sa culture.

Même si la ville dut reconnaître l'autorité de Byzance, elle renforça sa gestion autonome. C'est le temps des recteurs élus et de la démocratie. Elle est une république libre et indépendante.

"LA LIBERTE NE SE VEND PAS, MEME POUR TOUT L'OR DU MONDE"

Telle est la devise de la République. La ville eut des diplomates et consuls dans les cités du bassin méditerranéen.

En 1667, un violent séisme dévaste la ville, tuant la moitié de la population mais on restaure, on accroche le baroque au gothique existant. C'est un médecin Baglivi et un savant Baskovic qui ont donné ce que l'on peut admirer de nos jours.

A la fin du XVIIIème siècle, la France devient toute puissante sous le règne de Napoléon Bonaparte. Son armée brise la République de Venise et entre à Dubrovnik en 1806. Finie la république de Raguse. Lorsque les Français quittent la ville les Autrichiens qui gouvernent la Dalmatie récupèreront la ville. La langue Croate est adoptée dans la vie publique.

En 1991, elle subit de plein fouet, les horreurs de la guerre, par les forces Monténégrines postées au sommet du Mont Srd surplombant la ville mis elle se relève des bombardements.

Pendant 3 mois, elle endure le siège de l'armée Fédérale Yougoslave. Cette ville pourtant classée par l'UNESCO au Patrimoine mondial de l'humanité, va subir des ravages : plus de 200 jeunes tombés au combat, des civils torturés et internés dans les camps du Monténégro. Des obus frappèrent les églises, les palais furent touchés. Des maisons détruites. Des impacts de balles, nous en voyons encore aujourd'hui.

Cette cité s'est battue seule pour assurer son salut. Elle se relève courageusement.....

C'est émue que j'admire ce grand pont qui n'est pas loin de la frontière Bosniaque, et nous remontons la rivière.

Nous ignorons le grand port de Gruz pour aller nous amarrer plus loin dans une marina, qui nous parait plus sympathique. Elle est à 6 kilomètres du centre de la ville mais tout est à notre disposition : eau, électricité, douche, supermarché, change, piscine, shipchandlers, station service. Même un jeu de boules!!!!

Nous y arrivons à 12H30 et 2 jeunes croates viennent nous prendre les amarres.

Après nous être restaurés, nous prenons le car pour aller en ville. Il est bondé. On dirait que la France entière a envoyé ses habitants. Le car nous a laissé sur la place, face à la porte PILE qui est l’entrée principale de la ville. Au dessus de la porte, la statue de St Blaise, Patron de la ville qui surveille les visiteurs.

La porte passée, nous prenons un escalier pour visiter les remparts qui entourent la ville et profiter ainsi du magnifique spectacle.

Au loin les îles, d'abord Lokrum, superbement boisée. Une triste légende ne m'incite pas à la visiter. Puis les îles Elaphites que nous avons passées. Les montagnes au-dessus de la ville où grouillaient les ennemis. Il était si facile de mitrailler !

Nous sommes redescendus pour nous rendre sur l'artère principale de la ville, Placa (Stradum). Sur une petite esplanade se dresse la grande fontaine d'Onofrio construite en 1438 par le napolitain Onofrio Della Cave, avec qui la République de Dubrovnik avait passé contrat pour la reconstruction de l'acqueduc municipal. Cette fontaine desservait la zone Ouest de la ville.

La petite fontaine d'Onofrio à l'autre bout, desservait la partie Est.

Nous nous sommes arrêtés dans le Stradum, lieu de promenade préféré des habitants. C'est là qu'ont lieu les processions et toutes les festivités populaires.

C'est une belle rue, large, pavée. C'est sous elle que se trouvait jadis le bras de mer séparant l'îlot Laus de Dubrovnik. (Placa, en latin veut dire rue et Stradum, due aux Vénitiens, grande rue).

Les commerces de toutes sortes ont leur devanture. Nous avons flanné jusqu'au port avec les remparts, les forts. Il est -pour moi en tout cas - le plus beau du Monde...












3 commentaires:

Anonyme a dit…

Bingo!!!

J'ai trouvé comment laisser un commentaire. Je te dirai comment j'ai fait la prochaine fois que je te verrai, au club (peut-être demain)

Signé : rosedistanbul

Anonyme a dit…

joli blog grâce auquel on voyage sans bouger de sa chaise.

Jacques

Fleur de Sel a dit…

Doublement merci Jacques :

- pour ton aide, je saurai qu'il faut CLIQUER SUR LE TITRE DU TEXTE POUR OUVRIR LA FENETRE.

- pour ton appréciation j'espère bien car le blog c'est fait pour rêver, pour revivre et inciter aux voyages.