jeudi 25 février 2010

La malédiction de Lokrum

Quand je regardais l'île de Lokrum, du haut des remparts de DUBROVNIK, je réfléchissais à tous les malheurs qui sont tombés sur cette île qui semblait être au premier abord, paradisiaque;

Cette île, merveilleusement boisée est déserte, seuls des oiseaux et des paons la peuplent.

"Selon la légende, de grands malheurs s'abattront sur ceux qui voudront l'habiter.

"L'histoire commence lors de la fondation d'un monastère bénédictin sur l'île.

"Un redoutable incendie ravagea la ville de Dubrovnik en 1023 et ses habitants "firent voeux de construire un monastère du nom de sT Benoît, si celui-ci épargnait "la ville.

"L'incendie s'éteint presque instantanément. Les citoyens de Dubrovnik, fidèles à "leur promesse, construisirent le monastère et une église en l'honneur de la Vierge "Marie. C'est l'archevêque de la ville qui aurait perdu son habitation lors de "l'incendie, qui décida de son emplacement sur l'île. Il le fit richement décorer et "aménager.

"Des siècles plus tard, un général de l'armée française ordonna la fermeture du "monastère et l'expulsion des moines bénédictins.

"Il avait l'intention de prendre possession de l'île et de l'utiliser à ses fins. Il "fut aidé en cela, par 3 aristocrates venant de Dubrovnik.

"Selon la légende, les moines outrés par l'attitude du général, refusèrent de "partir. Les tentatives de négociations échouèrent. Les moines firent une dernière "messe sur l'île.

"Ils mirent leurs manteaux à capuchon et procédèrent à un curieux rituel. Pour jeter "une malédiction, ils tournèrent leur bougie allumée à l'envers, le feu vers la "terre, de sorte de laisser une traînée de cire fondue sur le sol.

"Ils firent le tour de l'île trois fois, ce qui leur pris toute la nuit. Leurs "chants furent terribles et promettèrent de grands malheurs à tous ceux qui "oseraient s'approprier leur île et y habiter.

"La malédiction fit effet très rapidement :

"- un des aristocrates qui avaient aidé le générale français à expulser les moines, "sauta d'une fenêtre.

"- un autre fût noyé en mer en essayant de rejoindre Lokrum

"- le dernier fut tué par son domestique.

"- Le capitaine Tomasevic, nouveau propriétaire de l'île après la chute de la "République, était un homme extrèmement riche, mais il fit faillite peu de temps "après avoir achté l'île qu'il dû revendre.

"- Elle fut vendue à Maximilien, le frêre cadet de l'Empereur autrichien François "Joseph Ier. Il a découvert l'île par hasard, en 1859, alors qu'il enquêtait sur le "naufrage d'un bateau, le Tristan, "catastrophe qui tua plusieurs marins. Il dû les honorer et mis pied à terre.

"Le monastère avait été endommagé dans le tremblement de terre de 1668. IL décide "donc d'acheter l'île et de transformer le monastère en manoir d'été.

" Devant la beauté de l'ile, Il avait envie de transformer ce paradis terrestre et "le faire partager avec sa famille.

"Puis le devoir ou la malédiction bénédictine, envoya Maximilien au Mexique le 28 "mai 1864. Il y resta trois ans avant d'être fait prisonnier par les soldats du "général rebelle Juarez qui le fit exécuter le 19 juin 1867.

"L'île fut donc offerte au comté de Dubrovnik pour la somme dérisoire de 20000 "pièces d'argent, mais personne ne voulait l'acquérir.

"- L'île fut ensuite achetée par un noble issu d'une famille italienne, un certain "Dujmovic de Poljica de Vienne. Il eut beaucoup de problèmes financiers et dû la "revendre.

"- C'est le Docteur Jakopovic de Budapest qui l'acquiert. Il contrôlait les affaires "de l'empereur Francois Joseph Ier. Cependant, après l'achat de l'île, on découvre "qu'il avait usurpé le titre de docteur, qu'il était en fait....coiffeur! Il fut "ruiné, humilié et rejeté par ses amis et le cercle mondain dont il faisait parti.

"- Son neveu, un jeune capitaine de Hussard, hérite de l'île. Le ler jour de son arrivée, un vent violent retourne son bateau entre Dubrovnik et l'île et périt noyé.

"- Rodolphe, fils de François Joseph et d'Elisabeth de Bavière, hérita de l'île et "s'y installa avec Stéphanie son épouse. Ils y restèrent un certain temps, "profitèrent de l'ile et de ses paysages merveilleux. Peu de temps après, il tombe "amoureux de Marie Vetséra et nous connaissons la fin tragique à Mayerling, fin "entourée de mystères.

"- L'impératrice Elisabeth, incité par les hisoires de la méladiction, décide la "famille royale à se débarrasser de cette île. Avant de partir à Corfou, elle "l'offre à des Bénédictins dans l'espoir que la malédiction cessera. Cependant, les "moines fidèles au voeu de leurs frêres, refusent l'offre de la Cour Royale.

"La famille hantée par la crainte de perdre encore un autre membre de la famille, "donne leur argent aux dominicains de Dubrovnik pour qu'ils achètent l'île.

"- L'evêque Josip Juraj Strossmayer offre aux enchères, pour un client Mihovil "Pavlinovic la somme de 30000 florins. Un télégramme ordonne d'arrêter les enchères. "quelqu'un du ménage de l'empereur souhaite acheter Lokrum". C'est en fait la "princesse Elisabeth Windischgratz, fille de Rodolphe et de Stéphanie. Elle persuade "son grand père d'acheter l'île. Ce qu'il fit le ler octobre 1879. Cinq ans après, "sa femme Elisabeth (Sissi) est tuée par l'anarchiste italien lucceni.

"Toutes ces histoires ne sont qu'un fragment des nombreux récits entourant Lokrum. "La superstition est devenue si répandue que personne ne veut y vivre à long terme. "L'imagination collective est la sourc de nombreuses légendes entourant cette île "mystérieuses.

"Les nombreuses cavernes de l'île, lorsque la mer se déchaîne et que les vagues "frappent lintérieur des parois, font des échos menaçants qui ne laise pas la "population indifférente.

"Selon des vieux documents dans les archives de Dubrovnik, des criminels ont été "jetés dans la mer du haut des falaises de Lokrum, durant le Moyen Age.

"- le bateau du roi anglais, Richard Coeur de lion fut éventré sur les falaises de "l'île pendant un violent orage.

"- En 1859, le bateau autrichien Triton s'échoue dans le canal de Lokrum. Il n'y a "qu'un survivant, un prisonnier éjecté du bateau. Pour rechercher le bateau, c'est "Maximilien d'Autriche qui s'en charge.

"Aujourd'hui, l'île est un lieu d'excursion pour les touristes et maintenant, elle "est sous la protection de l'UNESCO."

En tout cas, ces histoires ne m'ont pas incité à la visite. Je me suis contentée de l'admirer de loin.

mardi 23 février 2010

LEGENDE DE LA BAIE DE MARIGOT

15 décembre 1987,

Nous jetons l'ancre dans la baie de Marigot, située au nord de l'île des Saintes entre le morne Mire supportant le Fort Napoléon et le Morne Morel qui conserve le fort Caroline.
Au fond de la baie, un grand chantier naval et un grand hotel.

Je n'aime pas cette baie, l'eau est sombre et le soleil est caché par le morne Mire.
Je ressens une impression bizarre et n'ai pas envie de plonger dans l'eau.
Le lendemain, en balade au Bourg, j'explique mes sentiments ressentis, à une habitante du village.
Elle sourie et me raconte :

"L'histoire commence à Brest le 27/2/1822. Ce jour-là la frégate NEREIDE appareille pour une campagne aux Amériques. A son bord, Christophe Paulin de Poix chevalier de Fréminville, officier en second, royaliste, d'authentique noblesse, artiste et passionné de sciences.

" Après une longue traversée, la frégate mouille à Terre de Haut le 20/7/1822.

" Aux Saintes, l'officier se livre à son passe-temps favori, les sciences naturelles et non la course aux demoiselles. Au point que les jeunes filles se languissent du manque de galanterie de cette nouvelle génération d'officiers savants à laquelle Fréminville donne le ton.

" le 6 septembre, voulant ramasser un coquillage dans la baie de Marigot, il est roulé par une forte vague. Comme beaucoup de marins de l'époque, il ne sait pas nager, mais il est rejeté, inanimé, sur les rochers. Il sera sauvé.

" Le 9 septembre, il sort de sa fièvre comateuse et découvre qu'il est soigné dans une demeure bourgeoise. A son chevet, une jeune fille de 19 ans le veille.

Le marin en tombe amoureux sur le coup et sa convalescence n'en passe que plus vite.

" Le 17, tristesse il est obligé d'aller chasser les Bonapartistes réfugiés à St Barthélémy. A son retour, les amoureux reprennent le fil de leurs promenades dans l'île.

"Puis de nouveau, c'est le départ pour aller aux trousses de lbéraux et d'esclaves vengeurs.

"Caroline supporte mal les séparations. Elle perd courage après avoir plusieurs fois aperçu, au large des Saintes, la Néréide. Elle croyait avoir perdu son amoureux à tout jamais.

"Lorsque Fréminville retrouve Terre du Haut le 6 décembre, c'est pour découvrir la maison déserte et la porte close.

"Plus loin, une tombe fraîche, celle de Caroline morte une semaine auparavant.

"Abattu par le chagrin, il emporte des vetements en souvenir de la jeune fille et reprend la mer.

"Il naviguera 6 années encore, reviendra dans les Amériques jusqu'à sa retraite qu'il prend à Brest.

" Dans sa nouvelle vie, il tient un salon littéraire et savant comme un vieux prince éclairé du siècle précédent.

" Il ne parle plus des Saintes mais il en rêve. "En errant sur les tristes et désertes rives de la Bretagne, mes yeux cherchent toujours à l'horizon, les palmiers et les Mornes des Saintes.

"Il apparaît de plus en plus à son entourage, vétu d'un costume féminin et maquillé avec outrance.

"L'image de Caroline le possède.

"Il rédige ses mémoires.

"Possédé par ses nostalgies d'amant solitaire, il s'éteindra à l'âge de 61 ans"

Belle histoire qui hante la baie de Marigot.

En fait, chaque anse comporte une histoire et on le ressent lorsqu'on met le pied sur la plage. Et là, c'est en entrant dans la baie que j'ai frémis.

L'air sucré que l'on respire, la chaleur veloutée du soleil, la fragilité du sol dans lequel nos pieds s'enfoncent. Tout est magique! et l'on sent comme remonté à la surface, tous les personnages qui ont vécu d
ans ces lieux.

lundi 22 février 2010

11ème partie

..En revenant sur la place Luza, nous avons pris les escaliers menant à l'église St Blaise, patron de la ville. De style baroque, elle a été construite en 1715 sur l'emplacement d'une vieille église romane consacrée au même saint. Elle a été érigée selon le modèle de l'église St Maurice à Venise.

J'ai admiré les ornements des autels qui sont somptueux. Le maître-autel abrite une statue gothique de St Blaise en argent doré qui est une des plus importantes dans l'histoire de l'art ragusien. St Blaise tient dans sa main gauche, une maquette de la ville.

En sortant de l'église, nous sommes allés au palais Sponza. Il faut dire qu'autour de la place une multitude de palais sont implantés.

Le palais Sponza est le plus beau de la ville. Il a conservé son aspect original et doit son nom à l'ancien quartier de Spongia où l'on recueillait les eaux de pluie. C'est là que se trouvaient les bureaux des douanes, les ateliers de la monnaie de la République, la banque, la trésorerie de l'état et l'arsenal.

Edifice rectangulaire avec une belle cour intérieure avec un portique ouvert.

Sur l'arc du portique, on peut lire : FALLERE NOSTRA VETANT, ET FALLI PONDERA : MEQUE PONDERO CUM MERCES : PONDERAT IPSE DEUX :
Nos poids ne permettent pas de tromper ni d'être trompé ; lorsque je pèse la marchandise, Dieu en personne me pèse.

J'ai beaucoup aimé cette phrase.

Aujourd'hui, le palais renferme l'institution culturelle la plus importante de la ville : Les archives historiques le document le plus ancien de ces archives date de l'an 1022. Il renferme également la collection de livres législatifs et juridiques parmi lesquels, le Statut de Dubrovnik de 1272.

On n'y trouvre aussi toutes les notes de la chancellerie et du notariat de la République. Un palais précieux.

Dans le hall, un garde en habit du moyen âge était assis derrière un bureau. Des grimoires étaient à notre disposition - moyennant 5€, il remplissait notre nom sur le parchemin qui "autorisait M.... a entrer dans la ville, signé : le Recteur".

L'an dernier, j'étais venue le visiter : dans une pièce étaient affichées les photographies des jeunes gens morts en défendant la ville.

Ces photos tapissaient les 3 murs de la pièce. J'en suis sortie bouleversée.

En sortant du palais, un groupe de musicien est venu jouer. Cela a chassé de mauvais souvenirs. Nous avons écouté la musique et j'ai été bien surprise d'entendre de la techno. Avec leur costume style scout, oui ce fut la surprise.

Sur le côté de la place se dresse une statue, la statue de Roland (Orlando) érigée en 1418.

Bien que la légende présente Roland comme le défenseur de la ville contre les Sarrazins, la vérité serait plutôt politique. Dubrovnik se trouvait au XVème siècle sous la protection du roi croato-hongrois et tchèque Sigismond qui était également le comte de la province de Brandenbourgoù il y avait une multitude de statues de Roland.

Ainsi cette statue est signe de respect envers le roi Sigismond dont la protection était d'une grande importance pour la ville, vu les appétits territoriaux de Venise.

A noter que la longueur de l'avant-bras de la statue représentait une mesure de longueur qui était de 51,2 cm appelée "COUDEE RAGUSAINE"

Outre cette statue, nous trouvons :

- le palais du Conseil Majeur dont la façade ressemble au palais Sponza. Au dessus de la porte on peut lire OBLITI PRIVATORUM PUBLICA CURATE (oublies tes intérêts personnels, veille aux affaires publiques) Je ne me lasse pas de lire ces maximes je trouve succulent!

Aujourd'hui, l'édifice abrite le théâtre municipal et au rez de chaussée "le café de la ville"

- la Tour de la Garde construite en 1490

- la Tour de l'Horloge en 1444, haute de 31 mètres, elle représente avec la Tour Mincete et la colonne Roland, un des symboles de la liberté de cette ville-Etat. Le cadran est en laiton sur lequel les aiguilles indiquaient les phases de la lune.

- La petite fontaine d'Onofrio,

- l'ancienne loggia avec des cloches

- le palais des Recteurs. C'est un des monuments les plus importants de l'architecture profane, non seulement de la ville mais de toute la côte Adriatique.

Il est magnifique, de style gotico-renaissance. Pour y accéder, nous passons sous des arcades dont j'ai pu admirer les chapiteaus sculptés. On pénètre dans le hall donnant dans une cour intérieure avec un escalier chantourné, richement sculpté, un portique harmonieux aux colonnes ornées de chapiteaux figuratifs exécutés par Piétro Di Martino, de Milan.

Un chapiteau représente le jugement de Salomon.

Aujourd'hui le Palais sert de musdée de la Ville.

Il abritait jadis, le cabinet du Recteur, ses appartements privés que l'on peut visiter, l salle de réunion du Conseil Mineur ainsi que les salles de réception et d'audiences.

Le recteur, qui ne gouvernait que pendant UN mois, ne pouvait pendant cette période, quitter le palais que pour des raisons officielles. Il recevait chaque soir les clés des portes de la ville dont la garde lui est confiée durant la nuit.

Cette place est le coeur de la ville, c'est la que se passent toutes les festivités de la ville.

Un couple habillé dans des costumes du moyen âge nous a accompagné dans le stradum.

La nuit tombant, nous avons repassé la Porte Pile et repris le car qui nous a ramené à la marina.

Le bateau est sur un quai qui jouxte une belle villa praticienne, celle de la famille Sorkocevic, avec des colonnes, de magnifiques allées bordant les jardins.

Nous avons passé la soirée, à regarder jouer aux boules et à nous restaurer au bord d'une piscine, en écoutant de la musqiue.

Une soirée de spleen car demain, il nous faudra quitter Dubrovnik, traverser l'Adriatique, vers l'Italie où Brindisi nous accueillera.

Oui nous avons voulu revoir la Croatie. C'est toujours le paradis que nous avons connu l'an dernier. Mais tout paradis a un revers de la médaille.

Nous ne sommes pas les seuls à trouver ces paysages fantastiques. Beaucoup de touristes sont venus connaître la magie des lieux.

Pour loger, on commence à décimer les beaux arbres, on construit. Les "VIP" veulent aussi avoir leur "nid" aussi les promoteurs tentent d'arracher les îles sauvages.

Pourvu que les édiles Croates ne cèdent pas aux chants des sirènes sonnantes et trébuchantes.... On se bat à Hvar, à Korcula pour avoir des lopins de terre pour construire des palaces.

Heureusement les Parcs Nationaux protègent - je l'espère pour longtemps - quelques sites fabuleux.

Malgré le tourisme plus nombreux cette année, nous avons pu profiter des belles calanques.

J'ai eu des moments de grands bonheurs :

- la remontée dans le canyon de la rivière Krka,
- le spectacle grandiose des chutes d'eau en cascade sur plusieur étages de la rivière,
- Mljet, où j'ai apprécié le chant des oiseaux nichés dans les bois qui longent le lac et le silence du monastère que seul troublait le bêlement des chèvres,
- Ston et Dubrovnik où l'émotion est sans cesse renouvelée.

Puis les rencontres extraordinaires aux escales :

- Catherine et son accueil chaleureux à Vieste,
- Edouard sur Thallis III,
- et les copains que nous retrouvons, sans se donner rendez-vous, chaque année au gré des mouillages : Millénium, Harmonie, De Klomp, Ourania, Cristar et Doris.
Et les habitants Croates avec qui j'ai pu converser.

Oui! Calypso a gardé mon âme!

HVALA PRIATELJI U UBRZO !

vendredi 19 février 2010

10ème partie

EN ROUTE POUR DUBROVNIK

7heures. Nous larguons les amarres et repassons dans l'étroit chenal.

A sa sortie, à Broce, nous hissons les voiles. Le bateau respire et je sens la caresse du soleil sur ma joue.

Nous passons devant les îles de Galip et de Peljesac. Plus loin la belle calanque de SLANO où nous nous étions arrêtés l'an dernier. La petite ville a aussi souffert de la guerre et panse ses plaies, comme ses voisines.

Nous longeons les îles boisées de Lopud, Kolocep d'un côté. De l'autre, Trsteno où se trouve une réserve naturelle magnifique, formée à partir d'un parc de la demeure patricienne de style Gothico-Renaissance d'Ivan Gucetic-Gozza de Dubrovnik. En plus de la végétation méditerranéenne, on trouve des plantes subtropicales : cactus, eucalyptus et d'autres plantes exotiques.

Plus loin, Orasac et Zaton situées dans une très belle baie. Cette dernière localité est très prisée par les familles nobles et riches de Dubrovnik qui y firent bâtir leurs résidences d'été.

Le pont de Dubrovnik
apparaît, immense, majestueux. Il est situé à l'entrée de la baie, enjambe la rivière Dubrovacka dans le prolongement de la route Zagreb-Split.

Il a été construit en 2002 pour relier Dubrovnik aux autres villes, en prolongement de la route de Split.

DUBROVNIK a toujours été la seule région Croate indépendante, aussi bien des Habsbourg d'Autriche que des doges de Venise. Ville rebelle Dubrovnik ? L'ancienne RAGUSE a et occupe toujours une place majeure dans l'histoire et la culture de la Croatie.

Son histoire commence au temps des invasions du VIIème siècle. Des Slaves pauvres débarquent ainsi que des Avars barbares dans la cité voisine : Epidaure (Cavtat) où des riches marchands faisaient fortune. Ils quittent leur contrée et viennent s'installer sur un gros rocher escarpé, séparé de la terre ferme par un étroit canal naturel, Le Laus (lave)

Ils fondent un hameau : RAGUSA. Face à ce hameau, des Slaves fondent une colonie sur le lieu d'une chênaie (chêne en croate se dit Dubrava) DUBROVNIK est né.

Au XIème siècle, les 2 villages s'unissent et la ville porte le nom de RAGUSE, nom qui restera jusqu'en 1918. le chenal est comblé. Il est devenu aujourd'hui la principale artère piétonnière de la ville du nom de placa (Stradun)

RAGUSE est la ville la plus riche de Croatie. Elle commerce avec l'Asie, l'Afrique. Elle possède 200 navires qui transportent métaux, cuirs, sel, laine et épices. C'est l'âge d'or. Elle est l'équivalent de Florence pour sa culture.

Même si la ville dut reconnaître l'autorité de Byzance, elle renforça sa gestion autonome. C'est le temps des recteurs élus et de la démocratie. Elle est une république libre et indépendante.

"LA LIBERTE NE SE VEND PAS, MEME POUR TOUT L'OR DU MONDE"

Telle est la devise de la République. La ville eut des diplomates et consuls dans les cités du bassin méditerranéen.

En 1667, un violent séisme dévaste la ville, tuant la moitié de la population mais on restaure, on accroche le baroque au gothique existant. C'est un médecin Baglivi et un savant Baskovic qui ont donné ce que l'on peut admirer de nos jours.

A la fin du XVIIIème siècle, la France devient toute puissante sous le règne de Napoléon Bonaparte. Son armée brise la République de Venise et entre à Dubrovnik en 1806. Finie la république de Raguse. Lorsque les Français quittent la ville les Autrichiens qui gouvernent la Dalmatie récupèreront la ville. La langue Croate est adoptée dans la vie publique.

En 1991, elle subit de plein fouet, les horreurs de la guerre, par les forces Monténégrines postées au sommet du Mont Srd surplombant la ville mis elle se relève des bombardements.

Pendant 3 mois, elle endure le siège de l'armée Fédérale Yougoslave. Cette ville pourtant classée par l'UNESCO au Patrimoine mondial de l'humanité, va subir des ravages : plus de 200 jeunes tombés au combat, des civils torturés et internés dans les camps du Monténégro. Des obus frappèrent les églises, les palais furent touchés. Des maisons détruites. Des impacts de balles, nous en voyons encore aujourd'hui.

Cette cité s'est battue seule pour assurer son salut. Elle se relève courageusement.....

C'est émue que j'admire ce grand pont qui n'est pas loin de la frontière Bosniaque, et nous remontons la rivière.

Nous ignorons le grand port de Gruz pour aller nous amarrer plus loin dans une marina, qui nous parait plus sympathique. Elle est à 6 kilomètres du centre de la ville mais tout est à notre disposition : eau, électricité, douche, supermarché, change, piscine, shipchandlers, station service. Même un jeu de boules!!!!

Nous y arrivons à 12H30 et 2 jeunes croates viennent nous prendre les amarres.

Après nous être restaurés, nous prenons le car pour aller en ville. Il est bondé. On dirait que la France entière a envoyé ses habitants. Le car nous a laissé sur la place, face à la porte PILE qui est l’entrée principale de la ville. Au dessus de la porte, la statue de St Blaise, Patron de la ville qui surveille les visiteurs.

La porte passée, nous prenons un escalier pour visiter les remparts qui entourent la ville et profiter ainsi du magnifique spectacle.

Au loin les îles, d'abord Lokrum, superbement boisée. Une triste légende ne m'incite pas à la visiter. Puis les îles Elaphites que nous avons passées. Les montagnes au-dessus de la ville où grouillaient les ennemis. Il était si facile de mitrailler !

Nous sommes redescendus pour nous rendre sur l'artère principale de la ville, Placa (Stradum). Sur une petite esplanade se dresse la grande fontaine d'Onofrio construite en 1438 par le napolitain Onofrio Della Cave, avec qui la République de Dubrovnik avait passé contrat pour la reconstruction de l'acqueduc municipal. Cette fontaine desservait la zone Ouest de la ville.

La petite fontaine d'Onofrio à l'autre bout, desservait la partie Est.

Nous nous sommes arrêtés dans le Stradum, lieu de promenade préféré des habitants. C'est là qu'ont lieu les processions et toutes les festivités populaires.

C'est une belle rue, large, pavée. C'est sous elle que se trouvait jadis le bras de mer séparant l'îlot Laus de Dubrovnik. (Placa, en latin veut dire rue et Stradum, due aux Vénitiens, grande rue).

Les commerces de toutes sortes ont leur devanture. Nous avons flanné jusqu'au port avec les remparts, les forts. Il est -pour moi en tout cas - le plus beau du Monde...












9ème partie

EN ROUTE POUR STON

Les cigales se sont tues subitement. Le soleil qui se couchait, s'est camoufflé derrière des nuages noirs et le ciel s'est obscurci tout d'un coup.Le tonnerre s'est mis à gronder et une avalanche de pluies s'est abattue sur nous. Le soleil n'aura fait qu'une accalmie nous permettant de faire notre belle balade dans le parc national.
Des bateaux sont venus s'abriter du vent - enfin, essayer de mieux être abrités - car les rafales de vent descendant de la colline, balayaient le plan d'eau. Nous voyions les bateaux s'agiter sur leur chaîne et les équipages s'activer sur les ponts. Nous avons organisé des quarts de nuit car Fleur de sel, bien qu'amarrée et en sécurité, risquait de recevoir d'autres bateaux qui dérapaient sur leur chaîne.

A 3heures du matin, la pluie a enfin cessé, j'ai pu regagner ma couchette.

5Heures 30, mal réveillés, nous avons préféré larguer les amarres et nous diriger vers STON qui est un petit port situé dans la partie extrême orientale de la presqu'île de Peljesac.

Nous sortons donc de Polace et passons entre les îles toutes boisées qui émergent près de Mljet.

Nous passons sous voile, entre Jakland et Peljesac et remontons vers Broce pour embouquer le Stronski Kanal, long de plusieurs kilomètres, balisé et navigable que dans son centre. Un exercice de style pour glisser entre les bouées. Quelques maisons du XVème siècle apparaissent de temps en temps à travers les bois qui bordent le fjord.

STON s'appelait sous les Romains, STAGNUM et avait une importance stratégique. C'était, au Moyen Age, le centre de la région de Hum et un siège épiscopal. De cette période est restée la petite église St Michel (Sv Mihajlo)dans laquelle on peut voir des peintures murales. Hélas, plusieurs séismes et la guerre de 1991 ont rendus dangereux la visite de cette église que l'on essaie de restaurer.

En fait, le site est composé de 2 localités : Veliki Ston (le grand Ston) et Mali Ston (petit Ston), reliées et ceinturés par des murailles et renforcées par des forts.

Ston est connu pour ses marais salans et Mali Ston pour son ostréiculture.

Voici Fleur de Sel amarré le long du petit quai qui borde la route menant aux marais salants. C'est la même personne qui nous avait accueillis l'an dernier, qui vient nous prendre les amarres. Heureux de se reconnaitre nous avons discuté autour d'un verre.

Le petit bourg m'émeut et lorsque je regarde les murailles, je ne peux m'empêcher d'avoir devant les yeux, la séquence télévisée montrant un jeune garçon de Ston, tombant sous les balles tirées à bout portant alors qu'il défendait sa ville. Il ne sera pas le seul à tomber hélas, comme en témoigne ma visite au petit cimetière de Mali Ston.

Les ruelles sont pentues et bordées de jolies maisons villageoises qui ont beaucoup souffert de cette guerre. Elles sont en reconstruction. Les toits offerts par la ville de Toulouse couvrent les façades. Si l'extérieur est coquet, la porte poussée, nous n'apercevons qu'un sol en ciment.

Nous sommes allés en balade, jusqu'à MALI STON situé de l'autre côté de la péninsule, à 1km,100 de Ston. Nous avons suivi un chemin longeant la muraille et traversé un petit bois qui sentait bon la résine et les plantes.

En entrant dans Mali Ston, nous longeons le cimetière et je n'ai pu m'empecher d'aller le visiter. J'ai pu voir les tombes des jeunes gens qui sont morts, massacrés au combat. Les quelques familles qui restent dans le village ont toutes connu la perte d'êtres chers.

Je n'ai pas vu la ferme ostréicole mais des stands offraient des huitres à la vue des passants. Bien que gourmande de ces coquillages, leur aspect ne m'a pas inspiré. Je me suis bien gardée d'en faire l'acquisition.

La visite au cimetière m'a rendu morose et c'est mélancolique que je m'en suis revenue par le même chemin à travers bois, vers Ston.

Des coquillages, nous en avons ramassés sous les rochers qui bordent le petit quai. Je les ai fait cuire et accompagnés d'une sauce ont été excellents.

La nuit tombant, nous sommes retournés au village pour assiter à un concert qu'une troupe locale donnait.

Cela m'a permis de chasser mon spleen ! splendide l'orchestre et merveilleuse la voix du soliste!

Demain, Fleur de sel quittera le petit quai pour se rendre à " la perle de l'Adriatique" disait Lord Byron.......


jeudi 18 février 2010

8ème partie

EN ROUTE POUR MLJET.....


5H45, nous larguons les amarres. La mer est un lac. Pas un brin de vent, c'est donc au moteur que nous passons devant l'île de Badija que nous laissons sur notre babord. C'est l'heure où les enfants qui sont en colonie de vacances dans l'abbaye, dorment et ce n'est pas encore l'heure où les biches vues l'an dernier, viennent brouter l'herbe et boire l'eau de mer (comme à Garska sur Hvar)

A 8 heures, les voiles sont hissées, nous sommes au près serré, par un vent d'est de 16Noeuds.

Dans le canal de Mljet, nous avons pris un ris dans la grand voile et réduit le génois à l'avant.

Je vois au loin, une colonne grise nuageuse qui monte rejoindre les nuages. Il ne semble pas faire bon vers les îles de Lopud. Une tornade que j'ai vu se former. Heureusement, Mljet n'est pas loin et la baie de Polace sera pour nous un parfait abri.

MLJET

C'est la belle aux jolis lacs de saphir.

Elle est escarpée, pentue, sauvage, boisée. C'est l'île aux panoramas superbes, aux criques sauvages, aux eaux pures.

C'est une île pour enfant avec ses petits ports, ses petits villages où les maisons se promènent le long des chemins.

C'est une île oubliée de l'histoire mais une île d'aventure. C'est ici, qu'Ulysse aurait été séduit par la nymphe Calypso, ici que mouillaient les pirates Illyriens.

Pourtant malgré sa beauté, les rois de Bosnie n'en voulurent point et la vendirent aux moines lacustres et bénédictins qui érigèrent leur couvent sur un îlot au milieu d'un lac salé.

C'est un joyau, un diamant planté dans une émeraude elle même enchâssée dans le plus beau des saphirs.

C'est le parc national, espace pour la conservation des espèces comme les mangoustes qui mangent les vipères et les tortues caouannes qui se promènent.

C'est encore là que l'apôtre Saint Paul, le poête Oppien, l'empereur Auguste ont laissé des traces.

Par contre, Mljet a souffert de la guerre de 1991-1992 et a laissé quelques uns de ses enfants.

C'est dans la baie de POLACE que nous avons jeté l'ancre, au fond de la baie, et avons mis une amarre à terre, accrochée à un arbre. Ici, nous profitons du concert des cigales et l'eau est d'une limpidité sans pareille.

Des jeunes gens nous ont demandé de payer le mouillage et en contrepartie, nous ont donné des billets pour visiter le parc.
Ce que nous ferons cet après midi.

A 14h, nous allons avec l'annexe au village. Un mini car nous conduit par une petite route sinueuse à travers la forêt, au grand lac.

A travers les pins d'Alep centenaires, nous apercevons le splendide lac (Veliko jezero). Au loin, émerge l'îlot Sveta Marija où s'élève le couvent bénédictin Ste Marie. Couvent du XIIème siècle.

Les eaux du grand lac communiquent à un petit lac. Leurs eaux sont salées. Les lacs sont entourés de collines dont les pins et les chênes descendent jusqu'à la mer.

Nous descendons par des escaliers de bois, sur la grêve et embarquons sur le bateau qui nous mènera sur l'île pour visiter l'abbaye. La promenade sur le lac est relaxante.

Heureusement il n'y a pas foule et nous pouvons visiter l'église du couvent, tranquillement.

Elle est du style roman, avec une nef avec narthex.

Le silence de la mer, l'ombre des pins étaient propices aux travaux scientifiques et artistiques auxquels se livraient les moines.

Nous parcourons les salles sombres et sommes surpris par l'éblouissante lumière du soleil quand nous sortons.

Nous avons fait le tour de l'îlot par un chemin fleurant bon l'odeur de résine. De magnifiques fleurs aux multiples couleurs exhalent leur odeur en un mélange délicat. Le chant des oiseaux nous accompagne.

C'est un moment magique et tant de splendeurs en font un lieu unique.

Derrière l'abbaye se trouvent un potager et quelques vignes. Les tomates sont toutes sèches. Dans un petit enclos, 2 chèvres attachées, bêlent. Elles voudraient que nous les détachions et l'une d'elles tire sur sa longe. Nous restons un moment à les observer, mais leur voix trouble le silence de la nature. Pour ne pas plus les agitrer, nous poursuivons donc notre promenade.

Sur une terrasse en surplomb, une colonne de granit s'élève. Elle daterait de l'antiquité.

Le bateau nous ramène au rivage. Je reste imprégnée de la beauté paisible de ce site et je comprends que Calypso avait tous les atouts pour captiver Ulysse.

Nous avons boudé le car pour descendre à pieds au village. Nous contemplons à travers les arbres, la baie de Polace et regardons notre Fleur de Sel délaissée.

Nous avons fini la soirée en regardant le soleil décliner et s'éteindre le chant des cigales....

7ème étape

Fleur de sel emprunte le canal de KORCULA entre les montagnes de Peljesac et les hauteurs de l'île de Korcula. Un vent descend du versant de Peljesac (vent catabatique) et crée un rabattant. La mer est courte, dure. Ce n'est pas agréable mais Korcula n'est pas loin. Nous en apercevons les remparts que nous contournons pour rentrer dans une marina. Des bateaux amarrés devant la digue, sont secoués, j'ai l'impression que l'abri sera précaire, mais en entrant dans le port, la place octroyée est bien abritée. KORCULA

L'île de Korcula compte parmi les plus étendues de la côte Croate 276Km2. Son nom vient de Corcyra Melaina(la noire Korcula) d'après la couleur noire de l'île qui est recouverte de forêts de pins et de chênes verts. Il y a plusieurs sites archéologiques sur l'île. On a retrouvé ainsi les traces des civilisations illyriennes, Grecque, Romaine et comme ses soeurs, elle a connu les mêmes occupants. Le climat est agréable et favorise ainsi l'agriculture (vignobles, oliveraies, cultures maraîchères) la pêche et le tourisme bien sûr.

A notre réveil, nous partons visiter la ville qui est composée : - de l'ancienne cité sur la presqu'île, entourée de remparts, - d'une partie moderne qui se développe autour de la mer, à l'est et à l'ouest de l'ancienne cité. Dans l'ancienne cité, les rues sont étroites, sa cathédrale se dresse au centre de la ville et l'hôtel de ville sont des splendeurs comme ses demeures praticiennes et ses tours fortifiées. L'âme du poête Petar Kanavelic et celle de Marco Polo errent sur la ville. Notre promenade nous mène tout d'abord sur le port où sont amarrés des vieux gréements. Nous regardons partir un grand ferry après 45 minutes de manoeuvre. Nous avons emprunté des escaliers magnifiquement sculptés et sommes tombés sur la place de la cathédrale St Marc, édifiée au XVème siècle. Son campanile fut en partie l'oeuvre d'un enfant du pays : Nikola Andrijic. Nous admirons à côté, le palais de l'abbé, de style renaissance et baroque. Ensuite l'église St Pierre. Pour aller voir la maison de Marco Polo, nous avons suivi des rues étroites et sombres. Tout à côté, c'est le palais Gabriellis qui abrite le musée de la ville. Après avoir traversé la tour Veliki Revelin et admiré le panorama du haut de son rempart, nous sommes allés sur la place municipale où se trouvent l'Hôtel de ville, un arc de triomphe élevé à la gloire du général vénitien Léonardo Foscolo, l'église St Michel et une colonne libre orné d'un lion vénitien. Une colonne de pierre porte une inscription latine datant de 1592 consacrée au héros de Troie, Antenor, légendaire fondateur de Korcula. Nous descendons les grands escaliers néo baroque, en bordure desquels 2 obélisques commémorent les Recteurs qui gouvernèrent la ville. Au bas des escaliers, une grande place où sont installés des marchands forains. Plus loin, un peintre exposait ses toiles que j'ai admirées. Installés à une terrasse d'un café, nous avons assisté à un spectacle de danse. La Moreska est une danse avec sabre, exécutée par 2 groupes d'hommes, les "Moreskanti", dirigés par leurs rois. Ils se battent pour une jeune fille que le roi noir a ravie au roi blanc, et c'est le roi blanc qui gagne. En fait, cette danse symbolise le combat entre les chrétiens et les musulmans, rappelant une bataille navale contre les Sarrasins. Cette danse est bien menée mais le visage des danseurs montre une certaine agressivité. Nous avions perdu l'habitude de la foule et c'est en se faufilant au milieu d'elle que nous avons regagné le bateau où nous avons pu savourer sa paix en regardant la lune monter dans le ciel et briller les étoiles.


mercredi 17 février 2010

6ème partie

Aux aurores, nous avons levé l'ancre après avoir passé une nuit secoués.

Nous avons poursuivi notre route :

- SPLIT
avec le Palais Dioclétien
- BRAC, de nouveau, où nous avons pu jeter la pioche dans une calanque divine
Lucice, où les eaux sont si turquoise! Je l'ai quittée à regret.

L 'eau était un miroir quand nous avons traversé le canal de Hvar, passé entre Palmizano et Hvar pour aller sur SCEDRO.

Arrivés au phare de Hvar, le vent de 4 Noeuds passe à 28 noeuds et la mer devient houleuse, de force 4. Nous avons réduit la toile. Le vent passe dans notre nez et n'avons pas envie de tirer des bords, donc le génois est enroulé et nous remettons le moteur en marche.

De lourds nuages gris ont fait leur apparition. Naviguer dans la grisaille n'est pas agréable. Un voilier, la mer et le soleil, c'est le rêve! le ciel gris, la pluie ne devraient pas exister en vacances !

Une heure après le soleil réapparaît et le vent baisse, 16 Noeuds et la mer baisse aussi, mais cela ne dure pas. Le vent remonte quand les nuages et la pluie reviennent.

A l'approche de l'île, tout se calme un peu.

A 9H30, nous entrons dans la calanque de MANASTIR.

2 voiliers français sont déja là. Jef va mettre un bout à terre pendant que je lache un peu l'ancre devant, pour faire culer le bateau.

Les pins viennent tremper leurs racines dans l'eau limpide. Au fond de la baie, une ferme fait office de restaurant.

Dans cette baie, c'est le paradis des oursins. Je suis allée en cueillir pour notre repas de midi. Enfin, on prévoit puis il y a des surprises!

Venant de l'entrée de la calanque, j'entends des chants Croates. C'est une klapa. Il y a 7 hommes dans une barque qui chantent à capella. Ils nous saluent quand ils passent devant le bateau. Ils sont habillés en costume local : bas blancs, bermudas noirs, chemises blanches ceinturées de rouge. Un boléro noir complèe la tenue.

Ils vont s'amarrer devant le restaurant.

Une dame vient nous chercher pour voir le spectacle. Du coup, nos oursins seront pour le repas du soir.

Nous sommes accueillis d'une façon grandiose. Les chanteurs sont devant nous. J'écoute ces voix, ténor et basse se succèdent qui traduisent l'âme slave. Des chants rythmés, allègres, gais. Ce sont les chants de la Côte Croate. Les chants des régions intérieures, sont plus lents, une sorte de lamento corse.

On nous a apporté du vin rouge de la propriété. Comme il est excellent, j'en profite pour passer une commande.

Le propriétaire des lieux a sorti une tambura, c'est une sorte de violon de forme ovoïde, sans archet.

Nous sommes donc restés à déjeuner pour profiter du spectacle. Vers 17 heures, nous avons suivi leur bateau et ces hommes ont continué à chanter juqu'à la sortie de la calanque! J'apprendrai par le propriétaire que c'était la Klapa Iskon. C'est le choeur le plus important de la Croatie dont Marho Pecotic est le ténor le plus célèbre de la côte.

Le repas était excellent, le vin, le dessert et les liqueurs offerts, nous a couté 7€ par personne. J'ai emporté 6 bouteilles de ce bon vin que je compte ramener à Marseille, enfin, je l'espère en tout cas.

Quand je suis allée dormir, j'avais encore dans la tête, cette musique joyeuse!

A 4heures du matin, ce n'était pas la musique que j'entendais, mais le vent qui soufflait en raffales. La mer venait frapper contre la coque ce qui nous a réveillé. Le vent de nord-est, la bora, s'est invitée sans prévenir.

Rapidement habillé, Jef est allé à terre défaire les amarres pendant que je maintenais à la barre, le bateau. L'ancre rapidement relevée nous avons fait des ronds dans l'eau pour réveiller l'équipage des bateaux et avons attendu, à la sortie de la calanque, qu'ils sortent à leur tour.

Le ciel était pommelé, le jour avait du mal à percer, les nuages noirs et gris faisaient barrage.

Nous avons pris la route de KORCULA...



mardi 16 février 2010

5ème partie

5 heures, nous larguons les
amarres et empruntons pour la dernière fois, cette belle chevelure de la Krka, fée légendaire du massif de la Dinara.

La ville de Sibénik, avec le jour qui pointe, apparaît comme une ville de carte postale russe.

Après l'île de Zlarin, le petit vent nous permet de hisser le spi. Le moteur est arrêté et je veille.

Nous croisons de temps en temps quelques voiliers, mais cela est rare. Il est trop tôt ! la mer semble m'appartenir.

Primosten, Rogoznica sont dépassées. Le spi est affalé, le petit vent ayant tourné.

Nous avons projeté d'aller ramasser des moules dans la baie de Razetinovac. En longeant l'île de Ciovo, je suis désolée de voir que l'on a abattu une partie des beaux arbres qui peuplaient l'île, pour construire un lotissement de villas. La Croatie deviendrait elle une seconde Ibiza ?

A 11H30, l'ancre est jetée dans l'eau bleue de la calanque et je pars à la recherche de "mon" rocher qui, l'an dernier, était plein de moules. Il est toujours là et les moules également ! la cueillette finie, j'ai regagné le bateau sous le regard envieux des navigateurs voisins.

Nous attendons que la chaleur se fasse moins ardente pour aller visiter TROGIR.
N'ayant pas eu de place à la marina, Jef reste à bord pour surveiller le bateau.

En canot, je pars donc visiter ce petit bijou qu'est la ville de TROGIR.

Un peu d'histoire.....

L'ancienne cité se trouve sur un îlot entre Ciovo et le continent. Elle est inscrite dans le registre de l'UNESCO au patrimoine culturel mondial.

Crée par les Isséens (Grecs d'une île voisine)au IIIème siècle, elle fut occupée par les Romains puis passa sous la juridiction de Byzance. Elles fut envahie par les Avars et les Slaves au début du VIIème et grâce au paiement d'un "tribut de la paix", la cite conserva de bons rapports de voisinages avec les Croates. En 1105, Trogir fait partie du royaume de Hongrie et de Croatie.

Ensuite, de 1420 à 1797, elle passe sous la domination de Venise et de grands changements interviennent dans la vie de la cité : rénovation des remparts et ajout des 2 forteresses Kastel et Kamerlengo ainsi que la tour St Marc.

Au XIX ème, la ville stagne. Son taux démographique baisse et ne parvient pas à s'intégrer au processus d'industrialisation naissant.

J'ai laissé le canot amarré au quai. La porte de Terre Ferme au-dessus de laquelle veille le Patron de la cité : St Jean, me permet d'accéder à l'intérieur de la ville.

Seule, je peux admirer à mon aise, le palais Garagnin-Fanfogna qui abrite le musée de la ville, la Cathédrale S. Laurent qui est une anthologie des styles architecturaux. De nombreux peintre l'ont prise comme modèle : Radovan, Nicolas le Florentin, André Alessio et bien d'autres.

Sur la place principale, se dressent des stands présentant des broderies : nappes, serviettes, draps. C'est l'occasion de discuter avec la population. Plus loin, des fillettes avec leur mère, je suppose, vendent des bouteilles de liqueur. Dans ces bouteilles en plastique qui étaient avant de l'eau minérale, trempent des herbes dans de l'eau de vie! J'en ai gôuté.... bon, c'est très fort et sucrée. J'en achète une pour leur faire plaisir. Par contre, le vin présenté aussi dans des bouteilles en plastique, ne m'a pas attiré!!! Le soleil qui frappe encore, ne doit pas arranger la conservation.

J'ai continué ma visite par l'église S. Sébastien, l'Hotel de Ville et la Loge Municipale.

Dans les rues étroites, la porte ouverte des habitations laissent entrevoir l'intérieur : sol en ciment, la cuisinière touche presque la table et tout près j'aperçois un lit. Les murs ont été retapés, les toits refaits mais l'intérieur ne laisse pasimaginer le luxe.

Le temps passe et il faudrait plusieurs jours pour tout visiter. C'est en courant presque, que je regagne le canot.

Mes yeux n'ont pas été assez grands pour voir ces peintureset les oeuvres des enfants de la ville : Augustin Kazotic : le scientifique-pêcheur, Ivan Lucic Lucius, le père de l'historiographie croate et le peintre Trogiranin.

Fleur de sel s'agite sur son ancre. Pendant mon absence, un clapot s'est levé et la montée sur la jupe du bateau est un exercice d'acrobatie pour éviter de tomber à la mer.

J'avais la tête pleine de rêve mais la mer m'a vite rappelée à la réalité....

lundi 15 février 2010

4ème partie

Depuis la préhistoire, la KRKA fut une frontière naturelle entre 2 grands peuples illyriens : -les Liburnes sur la rive droite -Les Delmates, sur la rive gauche. Se préparant à conquérir les territoires de la rive gauche, les Romains édifièrent sur la rive droite, un camp militaire à Barnum (tiens où est Astérix) Lorsqu’ils conquérirent le territoire, il effacèrent la frontière. Puis de nouveau frontière au moyen âge entre 2 familles féodales qui édifièrent d’importantes citadelles sur les hauteurs du canyon du fleuve dont nous apercevrons les vestiges. A l’entrée du chenal, se trouve la forteresse de St Nicolas, la plus importante fortification de la Renaissance sur la côte orientale de l’Adriatique. A cet endroit, la rivière forme une large baie que nous traversons. Dans un méandre du fleuve, nous apercevons la ville de SIBENIK. La ville la plus pittoresque de la côte est.. Nous nous amarrons au quai pour la visiter. La ville s’est élargie en forme d’amphithéâtre dominé par le fort St Michel. Vous descendez de la par un nœud de ruelles escarpées et de passages en voute qui tombent sur la côte, noyau historique de la ville avec une corniche, le palais du Prince musée de la ville), et la cathédrale St Jacques qui date du Xvème, de style gothique flamboyant. Je contemple la belle voûte renaissance de ses nefs, en berceau et couvertes de carreaux de pierre . Georges le Dalmate (Jura Dalmatinac) a exprimé son art dans une frise de 71 têtes humaines sculptées dans la pierre représentant les personnalités de l’époque. Curieux! D‘autres monuments : le palais du Recteur, la porte de la mer, et plusieurs églises. La blancheur des maisons et des monuments m’a éblouie comme la neige qui fait mal aux yeux. Et le soleil qui brillait, a accentué le phénomène. Quittant Sibenik la blanche, nous remontons le fleuve. Après avoir passer sous un pont, la rivière se rétrécit et passe entre des hauts plateaux puis elle se divise en plusieurs bras. Nous suivons celui balisé et entrons dans un canyon sinueux qui nous mène au lac (jezero) Plakljanska que nous traversons. Le versant des collines qui descend vers le lac est boisé. La route est pittoresque et mes yeux ne se lassent pas du paysage. De nouveau, la KRKA se rétrécit, nous empruntons un nouveau canyon. Je lève les yeux et m’imagine les familles rivales là-haut qui se battaient et combien en bas en temps de guerre nous pouvions être à la merci des guerriers. Du coup j’ai rentré ma tête dans les épaules, on ne sait jamais, des pierres lancées!!!!! Le défilé est si haut que le soleil ne parvient pas jusqu’à nous. C’est lugubre! Plus loin, le bras s’élargit légèrement et nous arrivons à SKRADIN. Bourgade ancienne, de quelques 600 habitants située sur la rive droite de la krak entre les chutes de Stravinski buks et le lac de Prukjansko C est un hameau préhistorique auquel on édifie une cité. Les Romains trouvent l’endroit idéal pour y créer un port et une base logistique pour pénétrer dans le continent. Il reste de nombreux témoignages archéologiques de la splendeur passée de SKRADIN ou antique Scardona. La ville devient une destination touristique lorsqu’on crée le Parc National de Krka en 1985. Arrivé à 8H30, nous avons tout juste le temps de nous amarrer, d’aller à la « capitainerie » du port et ouf! En courant, prendre un bateau qui nous mènera aux cascades. Il y a foule une longue queue s’étire devant nous. Mais quel plaisir, l’arrivée au petit quai. Par un chemin ombragé, nous allons jusqu’au site. Traversant le sous bois, nous prenons un pont qui enjambe la dernière chute. Des nageurs sont heureux de barboter dans l’eau limpide de la rivière. Le spectacle est grandiose, pittoresque, féerique ! Quel qualificatif employer devant ce paysage ? La KRKA est un fleuve magique : ses chutes rebondissent sur 17 bancs de travertin en constante formation. Le site est considéré comme le plus beaux ensembles karstiques d’Europe. La Krka coule dans un espace où se dresse la chaîne dinarique, le massif de l’Uilica et les contreforts du massif de Velebit entre lesquels s’étendent des plaines, des plateaux calcaires de la Dalmatie septentrionale, de Kistanje et ceux qui dominent la Lrka. Les chutes ont de 200m à 400m de largeur et la hauteur totale du dénivelé est de 45,7m. Nous amorçons la remontée des chutes, escaladant les rochers émergeant de la terre, enjambant les racines des arbres qui nous protègent du soleil. Nous nous arrêtons souvent pour regarder des poules d’eau, pour écouter le chant des rossignols, le croassements des rainettes ou suivre des yeux les vols magiques de magnifiques papillons. Nous avons observé des petits moulins à eau et à foulons qui ont, des siècles durant, utilisé la force des eaux. L’enfant du pays : Nicolas Tesla a crée la centrale hydroélectrique qui a été édifiée et fut l’une des 2 centrales de ce genre crées dans le monde. C’est lui qui a fait les plans de la centrale qui se trouve sur les chutes du Niagara. Nous retraversons un petit pont au sommet des cascades et longeons la rivière accompagnés par le bruit de l’eau qui sourd de tous les côtés et coule sur les rochers en gazouillant et j’écoute avec bonheur les trilles des rouges-gorges; Le chemin se termine sur les rives du lac. Assis sur un banc, nous admirons le paysage en attendant un hypothétique bateau qui nous emporterait jusqu’à l’abbaye. Comme il n’est jamais arrivé, nous redescendons par le chemin. Nous déjeunons sous les rouvres et retrouvons des copains de bateau. Oui le monde est vraiment petit! Nous sommes allées visiter l’église Sainte Marie. Son clocher datant de 1780 est détaché de l’église. Tout un quartier est en reconstruction, détruit pas la guerre. Je longe les ruelles à la recherche du peintre Giorgio Schiavone Juraj Culinovic, mais l’atelier est fermé. A travers les vitres j’ai pu apercevoir des tableaux qui n’inspiraient pas la plénitude : rouge et taches de jaune flamboyant. La guerre a marqué le peintre a jamais. Ses œuvres font frissonner. La guerre! Elle est partout, dans ces maisons éventrées. Quelle tristesse! Je retourne sur le port, une vieille femme, toute de noir vêtue , marquée de rides profondes , vendaient quelques fruits et quelques tomates de son jardin. Je lui ai acheté les 4 tomates qui se trouvaient sur la table! La misère est partout! Un sourire radieux est apparu sur son visage. Pour elle, parler quelques mots de Croate ,c’est la respecter. Cela m’a été difficile de la quitter. SKRADIN……RAZETINOVAC Il est 5 heures quand nous larguons les amarres et empruntons pour la dernière fois, la chevelure légendaire de la fée du massif de la Dinara...

3ème partie

Il est 6H30 quand nous levons l'ancre.

La météo au Navtex annonce : vent de NW 30-36Noeuds en rafales.

Pour l'instant, nous avons du nord de 18Noeuds, une mer de force 2, le baro est à 1012.
C'est super!

Nous passons ROGOZNICA qui est dans une grande baie fermée, située à 4milles et demi de PRIMOSTEN que nous avons l'intention de visiter.

Nous préférons aller à la marina de KREMIK, mieux abritée et là laisser en toute sécurité le bateau et prendre le car qui nous conduira à Primosten.

KREMIK est l'une des marinas les plus protégées de l'Adriatique car elle est située dans une baie pittoresque, Luka Peles, en forme de T. La partie Nord a été aménagée en marina.

256 postes d'amarrage et 150 places à terre avec tous les aménagements : eau et électricité. Il y a beaucoup de commerces autour du port bref, tout le confort pour rendre le séjour agréable et faire des réparations si nécessaires. J'oubliais de dire que l'accueil est très agréable.

Nous avons donc laissé le bateau sans souci et avons pris le mini bus pour aller voir Primosten.

La route traversait une colline boisée où, parait-il étaient construits du temps de Tito, des vieux hôtels. Le chauffeur conduisant très vite, je ne les ai pas aperçus.

Le mini bus nous a laissé à l'entrée de la ville nouvelle. Par une rue étroite, nous sommes descendus vers la mer.

PRIMOSTEN est une station balnéaire. Son agglomération a vu le jour au XVIème siècle sur un îlot qui était relié à la terre par un pont. Son appellation vient du mot "primostiti" (jeter un pont, traverser un pont).

Le premier village a été construit sur une île en forme de raquette de ping pong, entourée de murs pour se préserver des Turcs. Aujourd'hui, l'île est reliée au continent par une chaussée. Les remparts ont été démolis, il ne subsiste que la porte que nous empruntons pour rentrer dans le vieux village.

Nous prenons une ruelle escarpée, bordée de vieilles maisons de pierre. De leurs caves, s'échappe une odeur de vin. La ruelle aboutit à des escaliers qui nous conduisent sur un plateau.

L'église paroissiale St Georges (sv. Juraj) du XVIIIème domine la mer.

Autour de l'église, se trouve le cimetière. De belles tombes portent les photos des disparus.

Nous sommes redescendus par les rues médiévales et avons longé le port. Sur notre route, nous avons visité une petite chapelle de style bahenal du fleuve KRKA avec ses 75 kms, 2 de long que nous allons remonter pour aller visiter ses splendides cascades...roque.

Lorsque nous sommes retournés à Kremik, nous avons rencontré des Français avec qui nous avons fêté notre fête Nationale, et oui aujourd'hui, 14 Juillet! J'avais mis à cette intention une bouteille de champagne au frais.

5heures du matin, les amarres sont larguées, quelques bateaux nous suivent.

A 6heures, nous passons l'île de Zlarin et des petits îlots en surveillant avec attention les hauts fonds.
45 minutes après, nous entrons dans le chenal du fleuve KRKA avec ses 75km,2 de long que nous allons remonter pour aller visiter ses splendides cascades.....

jeudi 11 février 2010

- 2ème Partie -

...Nous quittons la calanque avec un sentiment d'amertume et filons sur BRAC.

BRAC, que l'on appelle aussi "L'ILE AUX CERFS", fournit beaucoup de plantes aromatiques que les chèvres viennent brouter. Leur fromage est de ce fait excellent.

Nous traversons le canal entre les îles de Solta et de Brac et entrons dans un bras de mer pour visiter Bobovisce qui est un ravissant village niché au fond d'un petit fjord sinueux.

Les toits rouges des maisons bâties au flanc de la colline, scintillent au soleil! Ces maisons ne semblent pas faites pour le commun, les pierres et les piscines le laisser supposer.

Rien n'a changé depuis l'an dernier, seulement, une grande et belle maison en construction au bord du rivage et beaucoup, beaucoup de bateaux sur les bouées.

A l'entrée, nos apercevons sur la colline, les ruines d'une chapelle ressemblant à un temple grec.

Nous revenons sur Milna où nous nous amarrons au quai de la ville.

C'est le port le plus abrité de la baie sur le versant occidental de l'île.

Cette localité est connue, depuis des temps anciens, pour ses activités dans le domaine de la pêche et de la navigation. Elle est mentionnée pour la lère fois en 1333.

Sur l'emplacement de la localité, il y avait des huttes de bergers. Elle n'est devenue habitat qu'au début du XVIIème siècle.

Parmi les monuments intéressants, on peut voir une belle église baroque à trois nefs qui renferme des tableaux de valeur.

En nous promenant sur le quai, nous avons rencontrer des Marseillais qui avaient loué un voilier à Split. Ils ont leur bateau dans le club nautique voisin du notre. Le monde est vraiment petit. Et dans le monde des marins encore plus.

Ce soir nous irons manger ensemble dans un restaurant de la ville. En attendant, nous dégustons une bière (pivo toceno) croate, au bar du coin.

Vers 20 heures, nous partons tous au restaurant qui était excellent.

6heures du matin, nous larguons les amarres. Nous n'avons pas eu besoin de réveil, les cloches de l'église carillonnent toutes les lO minutes. Tous les habitants doivent être réveillés. Ici, la grasse matinée ne doit pas exister. J'ai apprécié ainsi le carillon.

La météo au navtex, annonce pour la région : NW3-4 visibilité médiocre, possibilité d'orages isolés.

Le ciel est gris, plombé. Quelques gouttes de pluie tombent mais c'est supportable. Le vent est de nord 4 noeuds, la mer est belle mais couleur acier et le baromètre indique 1011 HP.

Nous longeons otok (île) SOLTA qui est une île dans le prolongement de Brac et entrons dans le port de Drvenik Vela (vela = grand tandis que Mali = petit)
de l'île du même nom qui prolonge celle de Solta. La marina en construction l'an dernier, est terminée. Beaucoup de bateaux l'occupent. Nous ressortons donc du port et poursuivons notre route.

Nous passons derrière les îlots : Kosmac et Arkandel. Au fur et à mesure que nous entrons dans la baie, l'eau devient de plus en plus turquoise. Le mouillage est calme et entouré de collines portant des ruines de terrasses abandonnées.

Il n'y a aucun bateau. Nous sommes seul et c'est le bonheur de plonger . En fermant les yeux nous pouvons penser que nous sommes à Cayo Largos à Cuba ou bien à Belize et en rêvant encore, peut etre pourrons nous trouver des langoustes!!!

Le temps de prendre notre déjeuner, comme la-bas, dans les Antilles, le temps s'obscurcit, la mer commence à rentrer. Nous levons l'ancre et partons dans la baie voisine : Uvala Sicenica.

Au fond de la baie, un village est accroché à la colline. Beaucoup de bateaux ont jeté l'ancre et sont amarrés à terre. Nous avons planté notre "pioche" à l'extérieur des bateaux.

Finalement, l'orage qui menaçait est passé à côté.

Tranquille, nous avons pu admirer les lumières de la ville, faute de voir les étoiles qui étaient cachées....