mercredi 31 mars 2010

L'invention de l'imprimerie

Nous avons tous appris dans nos livres d'écoles que Johannes Gutenberg inventa l'imprimerie à Mayence en 1456.

Ce serait-on trompé ?

Si Johannes Gensfleisch est bien né à Mayence vers 1398, qu' il prit plus tard le nom de Gutemberg, qui était celui de la demeure familiale. S' il fit bien, dans la ville, ses études d'orfèvrerie, est-ce bien lui, l'inventeur de l'imprimerie ?

Si ce n'est pas lui qui inventa la typographie à caractères mobiles qu'on appela " l'imprimerie" qui est-ce ?

Ce génie s'appelait Jean Mentelin, un Alsacien de souche. Il était libraire à l'enseigne de la Ménagerie dans le quartier de "Fronhof" (cour de l'Evêque) à Strasbourg, et peintre- enlumineur au service de l'Evêque avant d'installer son premier atelier d'imprimerie au 9 rue de l'Epine et de publier la première Bible en Allemand en 1466.

- Mais 1466, c'est 10 ans après la Bible de Gutemberg ?

En effet, mais les premiers ouvrages imprimés par Mendelin datent de 1440. Il reçut de son vivant, le titre de "Premier inventeur de la typographie" que lui octroya l'empereur Frédéric III en personne. On retrouva la trace de Conrad Sahspach, l'artisan tourneur qui fabriqua pour Mendelin, la première presse.

Il eut l'idée de sculpter des lettres en bois qu'il enfilait à la suite sur une ficelle pou former des mots. Puis il inventa une presse pour reporter la marque de ces lignes sur le papier. Il obtint des résultats si parfaits que les scribes en conçurent de l'amertume.

L'un d'eux, Gensfleisch, se fit embauché chez Mendelin, le temps de percer ses secrets, puis partit à Mayence proposer ses services à un certain Gutemberg qui effectuait depuis longtemps des recherches sans arriver à des résultats satisfaisants. Gensfleisch se ventait d'être l'inventeur de nouveaux procédés mais il fut démasqué par un bourgeois de Strasbourg de passage à Mayence.

Gutemberg chassa le félon et vint à Strasbourg pour rendre hommage à Mendelin

Arrivé à Strasbourg, il trouva l'atelier de Mendelin fermé. Les voisins questionnés lui dirent de se rendre à la Cathédrale. Là, le sacristain le mena dans une chapelle latérale et lui désignant une pierre tombale, lui dit :

- Le Sieur Mendelin est ici. Il est mort de douleur parce que sa découverte lui a été volée.

Gutemberg, ému, versa des larmes sincères sur la tombe de celui à qui il devait sa renommée.

Il se rendit chez Conrad Sahspach, dans la petit rue des Marchands, pour lui commander une presse bien meilleure que celles fabriquées à Mayence.

Nous devons de connaître cette anecdote à l'historien, Daniel Specklin.

Alors qui a inventé l'imprimerie ?

mardi 30 mars 2010

L'horloge astronomique de la Cathédrale de Strasbourg


Au moyen âge, les instruments
: clepsydres, sabliers, cadrans solaires, ne mesuraient qu’une portion de temps, sans tenir compte de sa continuité.

Vers la fin du XIIème siècle, se produisit une révolution technique avec l’invention de l’horloge mécanique qui allait, au temps clérical incertain, substituer un temps laïc, rationalisé.

Les villes dotèrent un de leurs édifices publics ou religieux, d’une horloge monumentale et Strasbourg fut parmi les premières à donner l’exemple en créant de 1352 à 1354 l’horloge des Trois Rois.

Le buffet de l’instrument d’une douzaine de mètres, fut dressé contre le mur ouest du bras sud du transept. L’édifice comportait de bas en haut :
- un calendrier
- un astrolabe
- une statue de la vierge à l’enfant devant laquelle, toutes les heures, les rois mages venaient s’incliner, pendant qu’un carillon jouait différentes mélodies et qu’un coq chantait en battant des ailes.

Cet automate, le plus ancien qui soit conservé, est aujourd’hui exposé au Musée des arts décoratifs de la ville.

Au XVIème siècle, lorsque l’horloge des Trois Rois cessa de fonctionner, on songea d’abord à le restaurer. On installa alors un cadran qui devait montrer la marche du soleil et de la lune à travers le zodiaque, au moyen d’aiguilles actionnées depuis l’horloge.

La ville, devenue protestante, en 1547, décida de remplacer le vieil instrument trop délabré par une nouvelle horloge qui fut mise en chantier vis-à-vis de l’ancien emplacement.

C’est Charles Herlin, astronome et professeur qui s’adjoignit ,le médecin Michel Herr et le théologien Nicolas Prugner pour faire l’étude du projet. Pendant que l’horloger commençait son travail, l’architecte Bernard Nonnenmacher entreprenait la construction du buffet en pierre avec son escalier à vis. Mais en 1548, les travaux furent interrompus quand l’église redevint catholique amenant le Magistrat protestant à se désintéresser de tout ce qui concernait l’édifice.

En 1571, Conrad Dasypodius, disciple de Herlin reprit l’ouvrage interrompu avec l’aide de David Wolkenstein, des frères Josias et d’Isaac Habrecht. Ces derniers furent chargés de construire les mécanismes. Il fit appel au peintre Tobias Stimmer qui se chargea de peindre certains indicateurs astronomiques tel le globe terrestre et de décorer l’ensemble du buffet. Quant au buffet en pierre lui-même, son achèvement revint tout naturellement à Hans >Thommas Uhlberger, architecte de l’œuvre Notre-Dame de 1565 à 1608.

Après la réforme grégorienne de 1582, la conception du calendrier élaboré d’après le système Julien, hérité des Romains, fut dépassée, puis l’usure affecta les rouages en fer forgé. L’horloge s’arrêta complètement en 1788.

…Un jour que le suisse de la Cathédrale, après avoir présenté à des visiteurs l’horloge immobile et muette, concluait que personne ne pourrait plus jamais la remettre en marche.

Un garçon lui lança : « Eh bien! Moi, je la ferai marcher! ». Il s’agissait du jeune Jean Baptiste Schwilgué (1776 - 1856) qui allait consacrer son existence à acquérir en autodidacte toutes les connaissances nécessaires à une telle entreprise.

Formant quelques ouvriers susceptibles de l’aider, il se mit à construire les machines facilitant la confection des pièces de l’horloge. Parmi elles, une machine à sculpter le bois qui permettait d’ébaucher les automates d’après des maquettes en plâtre.

Bien qu’il aurait préféré construire une horloge entièrement neuve, dans un buffet vitré qui lui aurait permis de faire admirer le mécanisme, la ville préféra, devant les coûts élevés, lui demander de ne renouveler que les différentes fonctions de l’ancien instrument.

C’est à cette sage décision que nous devons d’avoir conservé le buffet qui est un chef-d’œuvre de la Renaissance et qui abrite une réalisation exemplaire de la science et de la technique du XIXème siècle.

Les sculptures héraldiques :

Elles proclament la part qu’eurent à la réalisation de l’horloge, en tant que promoteurs la Ville et l’œuvre de Notre Dame, institution chargée de l’entretien de la cathédrale.

Les armoiries de Strasbourg sont présentées par deux lions : l’un tenant le heaume, l’autre l’écu


- Au dernier niveau du corps central, un lion supporte les armes de l’œuvre et un griffon, celles de son architecte, Ulhberger

Les sculptures du couronnement :

L’architecte est représenté tout au sommet, sous la forme d’une statuette qui le montre tenant un compas et un écu avec sa marque de maître.

Ce couronnement abrité à l’origine un carillon, comporte les figures d’une harpiste et d’une luthiste incarnant la musique. Derrière, cachées, une flûtiste et une violiste. Ces quatre musiciennes portent en bandoulière des écus aux armes des administrateurs et du receveur de l’œuvre qui, en 1571 avaient signé le contrat avec Habrecht.

C’est en 1842, que les trois évangélistes qui se dressent au-dessus de l’entablement, ont été complétés par le quatrième, saint Mathieu. Leur position fut modifiée pour faire place, au centre, à la statue du prophète Isaïe, annonciateur de Dieu.

Le linteau de porte
de l’escalier montre un enfant endormi près d’un sablier, la main posée sur une tête de mort.

Ce relief de 1547, constitue une Vanité qui illustre le thème de la brièveté de la vie et de la fuite du temps.

Les peintures :

Ce vaste et complexe programme de peintures était destiné à évoquer le temps sous les autres aspects : cosmologique, historique ou théologique en insistant sur la fin inéluctable de l’homme et de l’humanité.

C’est Tobias Stimmer qui se chargea de l’exécution de ce programme.
Le décor de l’horloge astronomique demeure aujourd’hui son œuvre peinte, la plus importante

- les quatre empires
: l’Assyrie, la Perse, la Grèce et Rome étaient symbolisées par quatre bêtes surgies de la mer qui figurent sur les boucliers des quatre rois. Ceci, représente le temps historique.
- La Création, inaugure une série de 6 peintures retraçant le temps biblique. Elle est évoquée par Eve, tirée de la côte d’Adam par Dieu, qui selon une tradition protestante, n’est pas représenté mais nommé au centre d’un halo de lumière.

- Le Jugement Dernier, illustré par trois scènes :
* L’avènement triomphal du Christ juge inspiré de l’Apocalypse. Au pied du trône, on voit les quatre animaux ailés et l’agneau mystique et de part et d’autre, le diable et la mort enchaînés. Autour, les vingt-quatre vieillards tiennent les harpes et des coupes d’encens.

* La résurrection des morts

* Le Jugement non montré sous sa forme apocalyptique pour rappeler qu’il est aussi une réalité individuelle. La scène oppose la fin de deux hommes attendus par la mort. A gauche, le croyant assisté par trois femmes : la Foi, la Charité et l’Espérance. A droite, l’impie ligoté par un démon, est dominé par « Dame Monde » figure incarnant toutes les séductions terrestres.

- La Chute et le Salut, incarnés par deux figures allégoriques qui résument l’histoire du salut qui se déroule entre l’origine et la fin des temps. Cette représentation inspirée par la théologie luthérienne de la justification par la grâce, oppose la Loi, le Péché et la Mort à la Foi dans la Rédemption qui accueille la parole de l’Evangile et se trouve régénérée par l’Esprit Saint.

- L’église et l’Antéchrist, sont représentés par la femme de l’Apocalypse, revêtue de soleil dont le nouveau-né est enlevé au ciel, et par le dragon à sept têtes qui voulait dévorer l’enfant. Allusion aux persécutions et aux troubles dont l’église était victime.

- Les quatre saisons qui décrivent le temps cyclique de l’année, personnifient en même temps, à travers les quatre âges,le temps irréversible de l’existence humaine. On distingue :

* l’hiver : la Vieillesse et la Mort avec son sablier, la nuit, la terre et le tempérament mélancoliquement

* l’automne : la maturité, le soir, l’eau et le tempérament flegmatique.

* Le printemps : l’enfance, l’aube, l’air et le sanguin.

* L’été : la jeunesse, le midi, le feu et le colérique.

- Les parques décident de la destinée individuelle. Lachésis dévide la quenouille. Clotho guide le fil de l’existence que la vieille Atropos s’apprête à couper.

- Des hommages
sont rendus aux hommes, aux arts et aux sciences qui ont concouru à la création de l’horloge :

* l’astronomie représentée par sa muse : URANIE dont les deux ailes : l’arithmétique et la géométrie permettent l’envol. Hommage à Copernic qui a inspiré Dasypodius, le savant est debout avec un brin de muguet rappelant qu’il est aussi médecin.

* l’auteur Schwilgué est représenté sous le portrait de Copernic.

* un dernier panneau représente les emblèmes des savants, artistes et artisans qui ont participé à l’ouvrage. Ils surmontent les figures d’un putto aveugle en portant un autre paralytique. Une façon de souligner la complémentarité des métiers qui ont collaboré à l’œuvre.

LA MESURE DU TEMPS ET LES INDICATIONS
ASTRONOMIQUES


- L’heure :

Est donnée par un cadran sur lequel des aiguilles blanches marquent l’heure officielle. Les aiguilles dorées retardant d’une trentaine de minutes les premières indiquent l’heure moyenne locale d’après laquelle sont réglés les sonneries et les automates.

* le premier coup des quarts est frappé par un angelot
* le second, par l’un des quatre âge : l’enfant, l’adolescent, l’adulte et le vieillard. Ceux-ci passent devant la mort qui sonnent les heures sans jamais s’arrêter alors que les Ages, à l’instar des hommes, respectent le repos nocturne.
Après la sonnerie de l’heure, le second angelot retourne le sablier.

- La sonnerie de midi
Est suivie par le défilé des apôtres devant le Christ qu’ils saluent et qui bénit la foule après le passage du dernier d’entre eux.

Pendant le défile, le coq se met à chanter par trois fois. Cet animal emblématique de la mesure du temps est aussi un rappel du reniement de Saint Pierre, symbole de la fragilité des hommes.

- Le calendrier :

* Les jours
sont signalés par leurs divinités tutélaires installées sur des chars que traînent les animaux qu’elles ont pour attribut. Se succèdent du dimanche au samedi :

- Apollon, Diane, Mars, Mercure, Jupiter, Vénus et Saturne. Ce dernier représenté en train de dévorer l’un de ses enfants. C’est aussi un symbole du temps qui détruit ce qu’il produit.

La division du jour astronomique est rappelée par le face à face d’Apollon et de Diane qui incarnent respectivement la journée et la nuit. La flèche d’Apollon désigne sur le calendrier, le jour courant.

* L’année est décrite par un calendrier perpétuel, en forme d’anneau.

* Le comput ecclésiastique effectue dans la nuit du 31 décembre les calculs qui permettent de fixer le calendrier de la nouvelle année. Il indique : son millésime, sa place dans le cycle solaire (période de 28ans au terme de laquelle les jours retombent sur les mêmes dates), son rang dans le cycle lunaire ou nombre d’or (période de 19 ans au bout de laquelle les phases de la lune se produisent aux mêmes jours) ainsi que celui de l’indiction romaine (cycle de 15 ans utilisé dans les documents pontificaux), les lettres dominicales, les épactes (nombre de jours qui séparent la dernière nouvelle lune du ler janvier) et la date de Pâques.

- Les indications astronomiques :


* Le globe céleste reproduit le mouvement de la sphère étoilée autour de la terre supposée immobile en son centre.

Il comporte plus de 5000 étoiles et tourne en un jour sidéral. Celui-ci correspond à l’intervalle entre 2 passages d’une même étoile au méridien qui est d’environ 4 minutes plus court que le jour solaire moyen. Le temps sidéral se lit sur un cadran annulaire fixé sur la sphère.

En dessous de celle-ci, un rouage reproduit la giration imperceptible de l’axe de la terre qui s’accomplit en 25806 ans.

* Le temps apparent ou temps solaire vrai
est défini par la durée entre deux passages du soleil au méridien. Sur le cadran, deux aiguilles indiquent la marche apparente du soleil et de la lune autour de l’hémisphère nord placé au centre.

Elles reproduisent aussi les éclipses et la longueur de l’aiguille varie automatiquement en fonction de la lune, représentée par une petite boule qui, en tournant sur elle-même, décrit les phases lunaires. Sur le même cadran, deux autres aiguilles marquent l’heure du lever et du coucher du soleil.

* Le planétaire marque la gravitation des six planètes visibles à l’œil nu : Mercure, Vénus, la Terre accompagnée de la Lune, Mars, Jupiter, Saturne, autour du soleil central. Les signes du zodiaque tracés sur le pourtour, permettent de savoir dans quelles constellations se trouvent les planètes.

* Le globe lunaire moitié noirci, moitié doré, montre les phases réelles de la lune en effectuant sa rotation en un mois de 29 jours et 55 minutes.




La rénovation de 1838 fit de l’horloge astronomique, d’un point de vue technique, une pièce unique au monde, grâce au génie de Schwilgué que Camille Flammarion comparait à Copernic ou Galilée..

Elle m’a éblouie, je suis restée subjuguée devant l’immense talent d’un groupe d’hommes.

mercredi 24 mars 2010

Balade à STRASBOURG

Nous voilà débarquées, pour une fois d'un train, ma copine Michèle et moi.

Le soleil était là se frayant un chemin au milieu des nuages gris.

La chaleur était là aussi. Et sur les conseils de la famille et des amis, je m’étais couverte, trop couverte bien sûr!

Après avoir déposé nos bagages à l’Hôtel Kyriad - hôtel à recommander pour leur accueil, nous sommes parties visiter la ville et ses marchés de Noël.

STRASBOURG? C'est la capitale Noël.

La tradition remonte au moyen âge. Le marché était établi au pied de la Cathédrale. Des artisans potiers, serruriers, tourneurs sur bois y exerçaient leur talent.

Au XVème siècle, la réforme protestante faillit le supprimer mais il survécut se contentant de changer de nom. De Saint Nicolas au départ il devint "Christkindelsmärik" foire de l'Enfant Jésus. Réminiscence de la Sainte Lucie des pays Scandinaves ? En Alsace, l'enfant jésus est représenté par une jeune fille vêtue de blanc. Sous cette dénomination le marché prospéra.

Au XVIIIème siècle, il devint cosmopolite : la truffe du Périgord cotoyait la pipe d'écume de Bavière.

En 1830, il s'établit place Kléber. Aux pittoresques échoppes médiévales avaient succédé des étalages au cordeau "semblables aux maisons d'une ville fortifiée par Vauban".

En 1870 enfin, il rejoignit son emplacement actuel sur la place de Broglie. Il était alors consacré entièrement à la préparation de la fête de Noël : ornement du sapin et les cadeaux à déposer à ses pieds.

Actuellement, de nombreux artisans sont venus de toute la France et du monde entier exposer leur travail.

Depuis la place Broglie, le marché a essaimé ses stands au pied de la Cathédrale, renouant ainsi la tradition médiévale.

Il faut dire que la ville fournit un gros effort en matière d'animation. Avec Paris, c'est la municipalité qui dépense le plus pour cela mais, comme nous l'a dit un habitant, le marché suffit à compenser les dépenses et pour les décorations féériques, la ville n'emploie que des leds ce qui diminue la consommation en électricité.

Oui la ville resplendit par ses guirlandes. Une vraie féérie de couleurs.



Les rives de l’Ill m’ont étonnée. Je ne connaissais pas Strasbourg
, je n’avais regardé que le plan fourni par un ami. Je suis restée ébahie de voir la beauté des paysages.

Elle mérite bien la comparaison avec Venise.

Le centre ville est entouré par les bras de l’Ill et les maisons à colombages qui bordent les rives sont splendides.

Je pense au Corbusier qui a dit qu’à Strasbourg, « l’œil ne s’ennuyait jamais » c’est exact et j’en ai pris plein les yeux.

Nous avons emprunté la rue de 22 Novembre, pour nous rendre à la place Kléber. Rue du 22 Novembre ? Pourquoi le 22 Novembre ?, je suis très curieuse. Je me suis donc renseignée.

« Ecrasement du soviet de Strasbourg « me répond-t-on ! Cela ne me satisfait pas et je pars aux renseignements. On me dit aussi « libération de Strasbourg le 22 novembre 1944 » alors est-ce la rue du 22 novembre 1918 ou le 22 novembre 1944 ?

L’énigme paraît être résolue. Les troupes du général Leclerc étant entrées à Strasbourg le 23 Novembre, donc cela ne pouvait pas être en 1944.

22 novembre 1918 : je lis donc : libération de Strasbourg par l’armée française mais pas de l’armée allemande! Les troupes françaises avaient mis fin à un soviet de soldats, d’ouvriers, de paysans!!!!!!

A la fin du mois d’octobre de cette année-là, l’Allemagne perd la guerre, mais des généraux veulent tenter une attaque en prenant appui sur la flotte de guerre. La troupe refuse. Pendant ce temps, à Kiel les marins se mutinent et se constituent en soviet. Les syndicats ouvriers les rejoignent ainsi que des insurgés. Drapeaux rouges en tête, ils se rendent dans les villes voisines pour gagner les habitants à leur cause.

Quinze mille Alsaciens et Lorrains sont alors incorporés dans la Kriegsmarine et participent à ces évènements. Ces deux provinces souffrant de disette font des mécontents.

Le 8 novembre, la population de Strasbourg apprend la proclamation des conseils de Bavière. Le lendemain, des milliers de manifestants envahissent la place Kléber pour acclamer les premiers détachements de marins arrivés du nord de l’Allemagne.

Blocage du pont de Khiel, un soldat est abattu. La bourgeoisie allemande de Strasbourg fait appel aux troupes françaises afin de mettre un terme aux troubles. Un slogan court les quartiers bourgeois : « plutôt Français que rouges! »

Les marins révolutionnaires alsaciens se forment en conseil de soldats de Strasbourg et exigent du gouverneur Von Rohden, la libération des détenus, la liberté de presse et d’expression, la levée de la censure sur le courrier, le droit de manifester.

Les prisons ouvrent leurs portes, les Conseils se rendent maîtres des bâtiments publics et toutes les marques d’autorité comme les insignes, les grades sont supprimées. Les drapeaux rouges flottent y compris sur la flêche de la Cathédrale.

Rebholz, secrétaire du syndicat des ouvriers brasseurs, annonce l’abdication de Guillaume II à Berlin et proclame l’avènement d’un pouvoir populaire. Des commissions organisent la vie quotidienne. Des grèves éclatent comme celle des cheminots.

Le dirigeant social-démocrate strasbourgeois Jacques Peirotes fait appel au quartier général français et demande aux généraux de « hater leur entrée dans la ville, la domination des rouges menaçant de prendre une fin tragique ». L’entrée était prévue le 25, mais les troupes marchent sans relache et pénètrent le 22 Novembre 1918.

Le Conseil des ouvriers et soldats déclare qu’il « a rempli sa mission, même si, compte tenu des circonstances, il n’a pu réaliser son idéal politique ». Il décide de remettre l’autorité militaire entre les mains du commandant français Gouraud.

Le 22 novembre, le premier acte symbolique de l’armée française sera d’occuper le Palais de justice où siègeait le « Soviet de Strasbourg ». La troupe s’empare des usines, les décrets sociaux sont annulés, les salaires ramenés au niveau de septembre 1918. Les agitateurs sont expulsés. Les sous-préfets seront choisis parmi les officiers.



...De la rue du 22 Novembre, nous allons à la place Kléber.

Des effluves de canelle du vin chaud nous parviennent.Plus loin, des flonflons de musique russe nous attirent et nous regardons intéressées les danses de ce pays.

Des stands présentent des santons de la crêche, des guirlandes, des bougies.

Sur une autre place, Broglie, où se trouve l'opéra, des stands offrent des spécialités locales : maennele de St Nicolas, brioche en forme de bonhomme ou d'animaux, des stolles, du pain du pain d'épice, du foie gras, des bretzels salés ou sucrés.

J'ai photographié des Italiens arborant des coiffures en forme de cigogne. Bon! cela fait vendre !

De là, nous sommes allées voir la place de la République. Superbe cette place ! ses jardins sont dessinés au cordeau. Elle servait de jonction entre la vieille ville enserrée par l'Ill et la nouvelle.

Des bâtiments l'entourent dont :

- la Bibliothèque Nationale,
- le Théatre National
- le Palais du Rhin en grès jaune construit pour l'empereur Guillaume ler mais il ne put y séjourner. Il mourut en 1888 juste au moment où l'on terminait les travaux
- Au centre de la place, le Monument aux Morts qui représente une mère et ses 2 fils : l'un mort pour la France, l'autre pour l'Allemagne.

Plus qu'ailleurs, le style néo-renaissance des maisons nous rappelle qu'en 1870 Strasbourg était la capitale du Reichsland d'Alsace-Lorraine et qu'elle se devait de donner l'exemple

Nous avons retraversé l'Ill pour aller à la Cathédrale.

La CATHEDRALE Merveilleuse !

Commencée à la fin du XIIème siècle, elle ne fut achevée qu'en 1439 et ne reçut sa dernière adjonction qu'au début du XVIème. Pendant 3 siècles se sont succédés plusieurs artistes venus tantôt de l'ouest en ce qui concerne les oeuvres de premier plan : architecture, sculpture, vitrail et de l'orient.

- La lère mention remonte au VIIIème siècle. Après l'incendie d'un édifice Carolingien, l'évêque Wernher entreprit d'élever en 1015, une nouvelle cathédrale.

- Vers 1190, on commence la reconstruction des parties orientales : chœur et transept dans un style roman tardif. En 1225, un maître venu d'ile de France acheva le bras sud du transept en style gothique d'inspiration chartraine

- Un autre maître, vers 1245 entreprit la construction de la nef.

- La façade allait demander plus d'un siècle et demi marqué par des changements de maîtres, d'influences et de partis, jusqu'à son achèvement en 1439.

- Après cette date, l'édifice ne reçut que quelques adjonctions gothiques. Dans les années 1340, celle de la Chapelle Ste Catherine et celles de la sacristie et de la chapelle St Laurent, eurent lieu vers 1500.

- En 1521, alors que s'achevait la chapelle St Laurent, la Réforme s'installait à Strasbourg. La cathédrale dépouillée du riche mobilier accumulé au cours des siècles fut adaptée au nouveau culte. Elle fut restituée en 1681 par Louis XIV aux catholiques.

- En 1793, le fanatisme révolutionnaire abattit plus de 200 sculptures. Mais les strasbourgeois réussirent à sauver les plus importantes.

- Avec le XIXème siècle commença l'ère des restaurations qui dure encore mais cette année, pas d'échafaudage.

J'aime la façade occidentale. l'architecture est due à la succession de plusieurs projets conçus sur le modèle des cathédrales françaises à deux tours.

Le décor sculpté des parties hautes, refait au XIXème, comporte sur les contreforts 12 statues équestres de rois et d'empereurs, au-dessus de la rose, les apôtres assistant à l'Ascension du Christ et sur le beffroi, le jugement dernier.

Le portail sud représente la parabole des Vierges sages et des Vierges folles.

Le portail central montre dans le tympan, la Passion du Christ

Le portail Nord, les figures des Vertus viennent triompher des Vices qu'elles foulent aux pieds et transpercent de leur lance.

La face nord représente la même composition que celle sud.

Le portail St Laurent est surmonté d'un baldaquin sous lequel est représenté le martyre du Saint.

J'ai admiré les vitraux sans pareils, et suis venue m'extasier devant l'horloge astronomique dont je raconterais la légende.

Nous avons attendu l'heure où l'on pouvait voir sortir les personnages qui marquaient les heures, les minutes, les secondes. Superbe ! l'homme à travers le âges : chérubin, adulte et vieillard passant devant la mort.

Nous reviendrons demain matin car à elle seule, elle mérite une matinée de visite.

Après l'avoir quittée, nous avons pris la direction de la Petite France. Un joli nom pour cacher un hôpital où l'on soignait le "mal français", autrement dit la syphilis qui fut propagée par les soldats de François ler.

L'hôpital a disparu, il ne subsiste que le nom du quartier qui abrite le quartier des tanneurs.

Nous avons pris la rue des Dentelles, la place Benjamin Zix ombragée, avec la maison des tanneurs qui était le siège de la corporation J'ai regardé sur le pont couler l'Ill.

Il était temps pour nous de rentrer à l'hôtel pour réparer les méfaits de la nuit passée dans le train, nous apprêter pour repartir dîner dans un restaurant qu'un ami nous avait recommandé.

lundi 1 mars 2010

Origines mystérieuses de STRASBOURG

" En ce temps là, le célèbre et très puissant roi Ninus régnait en Asie. Il épousa une princesse chaldéenne, qui avant de mourir, lui donna un fils TREBETA.

" En seconde noce, Ninus épousa la belle SEMIRAMIS, reine de Babylone. Celle-là même qui fit construire les jardins suspendus.

" Pendant que Ninus guerroyait au loin, Trebeta grandissait, en âge, en taille et en beauté tandis que Sémiramis se languissait.

" Lasse d'attendre son mari, elle se mit en tête de gagner l'amour du beau jeune homme. Telle une courtisane, elle l'aguicha.

" Trebeta avait des sentiments de piété filiale et de droiture, il refusa ses avances. plutôt que de faire de la peine à sa belle mère et de trahir son père, il fit armer un grand vaisseau et parti au-delà des mers, à la découvertes de nouvelles contrées.

" Il arriva à l'embouchure d'un grand fleuve, le Rhin. Il remonta son cours jusqu'au confluent de la Moselle et là, sur les coteaux fertiles, fit bâtir une ville que l'on nomma TREVES en son honneur.

" Autant par dépit que par amour, Sémiramis ne se consola jamais du départ de Trebeta. Quelques années plus tard, devenue veuve, elle se lança sur les traces de son beau-fils. Elle embarqua à la tête d'un convoi de 5 bateaux chargés d'or et de présents qui, à leur tour, remontèrent le Rhin.

" Trebeta reçut la reine avec tous les honneurs dus à son rang et l'on donna à Trève, une fête somptueuse dont les échos se prolongèrent tard dans la nuit.

" Sémiramis renouvela ses avances et usa de tous ses charmes pour le séduire. Fidèle à la mémoire de son père, Trebeta dégaina son épée et transperçat le coeur de la reine impudique.

" Convaincus de la sagesse de l'homme et conquis par la douceur du paysage, les capitaines et les équipages décidèrent de rester auprès de Trebeta. Il les traita avec bienveillance et leur permit de s'installer sur les rives du Rhin.

" A leur tour, ils fondèrent Cologne, Mayence, Worms, Bâle et, la plus belle STRASBOURG.

"tout cela advint des siècles et des siècles avant la venue du Messie.