jeudi 25 février 2010

La malédiction de Lokrum

Quand je regardais l'île de Lokrum, du haut des remparts de DUBROVNIK, je réfléchissais à tous les malheurs qui sont tombés sur cette île qui semblait être au premier abord, paradisiaque;

Cette île, merveilleusement boisée est déserte, seuls des oiseaux et des paons la peuplent.

"Selon la légende, de grands malheurs s'abattront sur ceux qui voudront l'habiter.

"L'histoire commence lors de la fondation d'un monastère bénédictin sur l'île.

"Un redoutable incendie ravagea la ville de Dubrovnik en 1023 et ses habitants "firent voeux de construire un monastère du nom de sT Benoît, si celui-ci épargnait "la ville.

"L'incendie s'éteint presque instantanément. Les citoyens de Dubrovnik, fidèles à "leur promesse, construisirent le monastère et une église en l'honneur de la Vierge "Marie. C'est l'archevêque de la ville qui aurait perdu son habitation lors de "l'incendie, qui décida de son emplacement sur l'île. Il le fit richement décorer et "aménager.

"Des siècles plus tard, un général de l'armée française ordonna la fermeture du "monastère et l'expulsion des moines bénédictins.

"Il avait l'intention de prendre possession de l'île et de l'utiliser à ses fins. Il "fut aidé en cela, par 3 aristocrates venant de Dubrovnik.

"Selon la légende, les moines outrés par l'attitude du général, refusèrent de "partir. Les tentatives de négociations échouèrent. Les moines firent une dernière "messe sur l'île.

"Ils mirent leurs manteaux à capuchon et procédèrent à un curieux rituel. Pour jeter "une malédiction, ils tournèrent leur bougie allumée à l'envers, le feu vers la "terre, de sorte de laisser une traînée de cire fondue sur le sol.

"Ils firent le tour de l'île trois fois, ce qui leur pris toute la nuit. Leurs "chants furent terribles et promettèrent de grands malheurs à tous ceux qui "oseraient s'approprier leur île et y habiter.

"La malédiction fit effet très rapidement :

"- un des aristocrates qui avaient aidé le générale français à expulser les moines, "sauta d'une fenêtre.

"- un autre fût noyé en mer en essayant de rejoindre Lokrum

"- le dernier fut tué par son domestique.

"- Le capitaine Tomasevic, nouveau propriétaire de l'île après la chute de la "République, était un homme extrèmement riche, mais il fit faillite peu de temps "après avoir achté l'île qu'il dû revendre.

"- Elle fut vendue à Maximilien, le frêre cadet de l'Empereur autrichien François "Joseph Ier. Il a découvert l'île par hasard, en 1859, alors qu'il enquêtait sur le "naufrage d'un bateau, le Tristan, "catastrophe qui tua plusieurs marins. Il dû les honorer et mis pied à terre.

"Le monastère avait été endommagé dans le tremblement de terre de 1668. IL décide "donc d'acheter l'île et de transformer le monastère en manoir d'été.

" Devant la beauté de l'ile, Il avait envie de transformer ce paradis terrestre et "le faire partager avec sa famille.

"Puis le devoir ou la malédiction bénédictine, envoya Maximilien au Mexique le 28 "mai 1864. Il y resta trois ans avant d'être fait prisonnier par les soldats du "général rebelle Juarez qui le fit exécuter le 19 juin 1867.

"L'île fut donc offerte au comté de Dubrovnik pour la somme dérisoire de 20000 "pièces d'argent, mais personne ne voulait l'acquérir.

"- L'île fut ensuite achetée par un noble issu d'une famille italienne, un certain "Dujmovic de Poljica de Vienne. Il eut beaucoup de problèmes financiers et dû la "revendre.

"- C'est le Docteur Jakopovic de Budapest qui l'acquiert. Il contrôlait les affaires "de l'empereur Francois Joseph Ier. Cependant, après l'achat de l'île, on découvre "qu'il avait usurpé le titre de docteur, qu'il était en fait....coiffeur! Il fut "ruiné, humilié et rejeté par ses amis et le cercle mondain dont il faisait parti.

"- Son neveu, un jeune capitaine de Hussard, hérite de l'île. Le ler jour de son arrivée, un vent violent retourne son bateau entre Dubrovnik et l'île et périt noyé.

"- Rodolphe, fils de François Joseph et d'Elisabeth de Bavière, hérita de l'île et "s'y installa avec Stéphanie son épouse. Ils y restèrent un certain temps, "profitèrent de l'ile et de ses paysages merveilleux. Peu de temps après, il tombe "amoureux de Marie Vetséra et nous connaissons la fin tragique à Mayerling, fin "entourée de mystères.

"- L'impératrice Elisabeth, incité par les hisoires de la méladiction, décide la "famille royale à se débarrasser de cette île. Avant de partir à Corfou, elle "l'offre à des Bénédictins dans l'espoir que la malédiction cessera. Cependant, les "moines fidèles au voeu de leurs frêres, refusent l'offre de la Cour Royale.

"La famille hantée par la crainte de perdre encore un autre membre de la famille, "donne leur argent aux dominicains de Dubrovnik pour qu'ils achètent l'île.

"- L'evêque Josip Juraj Strossmayer offre aux enchères, pour un client Mihovil "Pavlinovic la somme de 30000 florins. Un télégramme ordonne d'arrêter les enchères. "quelqu'un du ménage de l'empereur souhaite acheter Lokrum". C'est en fait la "princesse Elisabeth Windischgratz, fille de Rodolphe et de Stéphanie. Elle persuade "son grand père d'acheter l'île. Ce qu'il fit le ler octobre 1879. Cinq ans après, "sa femme Elisabeth (Sissi) est tuée par l'anarchiste italien lucceni.

"Toutes ces histoires ne sont qu'un fragment des nombreux récits entourant Lokrum. "La superstition est devenue si répandue que personne ne veut y vivre à long terme. "L'imagination collective est la sourc de nombreuses légendes entourant cette île "mystérieuses.

"Les nombreuses cavernes de l'île, lorsque la mer se déchaîne et que les vagues "frappent lintérieur des parois, font des échos menaçants qui ne laise pas la "population indifférente.

"Selon des vieux documents dans les archives de Dubrovnik, des criminels ont été "jetés dans la mer du haut des falaises de Lokrum, durant le Moyen Age.

"- le bateau du roi anglais, Richard Coeur de lion fut éventré sur les falaises de "l'île pendant un violent orage.

"- En 1859, le bateau autrichien Triton s'échoue dans le canal de Lokrum. Il n'y a "qu'un survivant, un prisonnier éjecté du bateau. Pour rechercher le bateau, c'est "Maximilien d'Autriche qui s'en charge.

"Aujourd'hui, l'île est un lieu d'excursion pour les touristes et maintenant, elle "est sous la protection de l'UNESCO."

En tout cas, ces histoires ne m'ont pas incité à la visite. Je me suis contentée de l'admirer de loin.

mardi 23 février 2010

LEGENDE DE LA BAIE DE MARIGOT

15 décembre 1987,

Nous jetons l'ancre dans la baie de Marigot, située au nord de l'île des Saintes entre le morne Mire supportant le Fort Napoléon et le Morne Morel qui conserve le fort Caroline.
Au fond de la baie, un grand chantier naval et un grand hotel.

Je n'aime pas cette baie, l'eau est sombre et le soleil est caché par le morne Mire.
Je ressens une impression bizarre et n'ai pas envie de plonger dans l'eau.
Le lendemain, en balade au Bourg, j'explique mes sentiments ressentis, à une habitante du village.
Elle sourie et me raconte :

"L'histoire commence à Brest le 27/2/1822. Ce jour-là la frégate NEREIDE appareille pour une campagne aux Amériques. A son bord, Christophe Paulin de Poix chevalier de Fréminville, officier en second, royaliste, d'authentique noblesse, artiste et passionné de sciences.

" Après une longue traversée, la frégate mouille à Terre de Haut le 20/7/1822.

" Aux Saintes, l'officier se livre à son passe-temps favori, les sciences naturelles et non la course aux demoiselles. Au point que les jeunes filles se languissent du manque de galanterie de cette nouvelle génération d'officiers savants à laquelle Fréminville donne le ton.

" le 6 septembre, voulant ramasser un coquillage dans la baie de Marigot, il est roulé par une forte vague. Comme beaucoup de marins de l'époque, il ne sait pas nager, mais il est rejeté, inanimé, sur les rochers. Il sera sauvé.

" Le 9 septembre, il sort de sa fièvre comateuse et découvre qu'il est soigné dans une demeure bourgeoise. A son chevet, une jeune fille de 19 ans le veille.

Le marin en tombe amoureux sur le coup et sa convalescence n'en passe que plus vite.

" Le 17, tristesse il est obligé d'aller chasser les Bonapartistes réfugiés à St Barthélémy. A son retour, les amoureux reprennent le fil de leurs promenades dans l'île.

"Puis de nouveau, c'est le départ pour aller aux trousses de lbéraux et d'esclaves vengeurs.

"Caroline supporte mal les séparations. Elle perd courage après avoir plusieurs fois aperçu, au large des Saintes, la Néréide. Elle croyait avoir perdu son amoureux à tout jamais.

"Lorsque Fréminville retrouve Terre du Haut le 6 décembre, c'est pour découvrir la maison déserte et la porte close.

"Plus loin, une tombe fraîche, celle de Caroline morte une semaine auparavant.

"Abattu par le chagrin, il emporte des vetements en souvenir de la jeune fille et reprend la mer.

"Il naviguera 6 années encore, reviendra dans les Amériques jusqu'à sa retraite qu'il prend à Brest.

" Dans sa nouvelle vie, il tient un salon littéraire et savant comme un vieux prince éclairé du siècle précédent.

" Il ne parle plus des Saintes mais il en rêve. "En errant sur les tristes et désertes rives de la Bretagne, mes yeux cherchent toujours à l'horizon, les palmiers et les Mornes des Saintes.

"Il apparaît de plus en plus à son entourage, vétu d'un costume féminin et maquillé avec outrance.

"L'image de Caroline le possède.

"Il rédige ses mémoires.

"Possédé par ses nostalgies d'amant solitaire, il s'éteindra à l'âge de 61 ans"

Belle histoire qui hante la baie de Marigot.

En fait, chaque anse comporte une histoire et on le ressent lorsqu'on met le pied sur la plage. Et là, c'est en entrant dans la baie que j'ai frémis.

L'air sucré que l'on respire, la chaleur veloutée du soleil, la fragilité du sol dans lequel nos pieds s'enfoncent. Tout est magique! et l'on sent comme remonté à la surface, tous les personnages qui ont vécu d
ans ces lieux.

lundi 22 février 2010

11ème partie

..En revenant sur la place Luza, nous avons pris les escaliers menant à l'église St Blaise, patron de la ville. De style baroque, elle a été construite en 1715 sur l'emplacement d'une vieille église romane consacrée au même saint. Elle a été érigée selon le modèle de l'église St Maurice à Venise.

J'ai admiré les ornements des autels qui sont somptueux. Le maître-autel abrite une statue gothique de St Blaise en argent doré qui est une des plus importantes dans l'histoire de l'art ragusien. St Blaise tient dans sa main gauche, une maquette de la ville.

En sortant de l'église, nous sommes allés au palais Sponza. Il faut dire qu'autour de la place une multitude de palais sont implantés.

Le palais Sponza est le plus beau de la ville. Il a conservé son aspect original et doit son nom à l'ancien quartier de Spongia où l'on recueillait les eaux de pluie. C'est là que se trouvaient les bureaux des douanes, les ateliers de la monnaie de la République, la banque, la trésorerie de l'état et l'arsenal.

Edifice rectangulaire avec une belle cour intérieure avec un portique ouvert.

Sur l'arc du portique, on peut lire : FALLERE NOSTRA VETANT, ET FALLI PONDERA : MEQUE PONDERO CUM MERCES : PONDERAT IPSE DEUX :
Nos poids ne permettent pas de tromper ni d'être trompé ; lorsque je pèse la marchandise, Dieu en personne me pèse.

J'ai beaucoup aimé cette phrase.

Aujourd'hui, le palais renferme l'institution culturelle la plus importante de la ville : Les archives historiques le document le plus ancien de ces archives date de l'an 1022. Il renferme également la collection de livres législatifs et juridiques parmi lesquels, le Statut de Dubrovnik de 1272.

On n'y trouvre aussi toutes les notes de la chancellerie et du notariat de la République. Un palais précieux.

Dans le hall, un garde en habit du moyen âge était assis derrière un bureau. Des grimoires étaient à notre disposition - moyennant 5€, il remplissait notre nom sur le parchemin qui "autorisait M.... a entrer dans la ville, signé : le Recteur".

L'an dernier, j'étais venue le visiter : dans une pièce étaient affichées les photographies des jeunes gens morts en défendant la ville.

Ces photos tapissaient les 3 murs de la pièce. J'en suis sortie bouleversée.

En sortant du palais, un groupe de musicien est venu jouer. Cela a chassé de mauvais souvenirs. Nous avons écouté la musique et j'ai été bien surprise d'entendre de la techno. Avec leur costume style scout, oui ce fut la surprise.

Sur le côté de la place se dresse une statue, la statue de Roland (Orlando) érigée en 1418.

Bien que la légende présente Roland comme le défenseur de la ville contre les Sarrazins, la vérité serait plutôt politique. Dubrovnik se trouvait au XVème siècle sous la protection du roi croato-hongrois et tchèque Sigismond qui était également le comte de la province de Brandenbourgoù il y avait une multitude de statues de Roland.

Ainsi cette statue est signe de respect envers le roi Sigismond dont la protection était d'une grande importance pour la ville, vu les appétits territoriaux de Venise.

A noter que la longueur de l'avant-bras de la statue représentait une mesure de longueur qui était de 51,2 cm appelée "COUDEE RAGUSAINE"

Outre cette statue, nous trouvons :

- le palais du Conseil Majeur dont la façade ressemble au palais Sponza. Au dessus de la porte on peut lire OBLITI PRIVATORUM PUBLICA CURATE (oublies tes intérêts personnels, veille aux affaires publiques) Je ne me lasse pas de lire ces maximes je trouve succulent!

Aujourd'hui, l'édifice abrite le théâtre municipal et au rez de chaussée "le café de la ville"

- la Tour de la Garde construite en 1490

- la Tour de l'Horloge en 1444, haute de 31 mètres, elle représente avec la Tour Mincete et la colonne Roland, un des symboles de la liberté de cette ville-Etat. Le cadran est en laiton sur lequel les aiguilles indiquaient les phases de la lune.

- La petite fontaine d'Onofrio,

- l'ancienne loggia avec des cloches

- le palais des Recteurs. C'est un des monuments les plus importants de l'architecture profane, non seulement de la ville mais de toute la côte Adriatique.

Il est magnifique, de style gotico-renaissance. Pour y accéder, nous passons sous des arcades dont j'ai pu admirer les chapiteaus sculptés. On pénètre dans le hall donnant dans une cour intérieure avec un escalier chantourné, richement sculpté, un portique harmonieux aux colonnes ornées de chapiteaux figuratifs exécutés par Piétro Di Martino, de Milan.

Un chapiteau représente le jugement de Salomon.

Aujourd'hui le Palais sert de musdée de la Ville.

Il abritait jadis, le cabinet du Recteur, ses appartements privés que l'on peut visiter, l salle de réunion du Conseil Mineur ainsi que les salles de réception et d'audiences.

Le recteur, qui ne gouvernait que pendant UN mois, ne pouvait pendant cette période, quitter le palais que pour des raisons officielles. Il recevait chaque soir les clés des portes de la ville dont la garde lui est confiée durant la nuit.

Cette place est le coeur de la ville, c'est la que se passent toutes les festivités de la ville.

Un couple habillé dans des costumes du moyen âge nous a accompagné dans le stradum.

La nuit tombant, nous avons repassé la Porte Pile et repris le car qui nous a ramené à la marina.

Le bateau est sur un quai qui jouxte une belle villa praticienne, celle de la famille Sorkocevic, avec des colonnes, de magnifiques allées bordant les jardins.

Nous avons passé la soirée, à regarder jouer aux boules et à nous restaurer au bord d'une piscine, en écoutant de la musqiue.

Une soirée de spleen car demain, il nous faudra quitter Dubrovnik, traverser l'Adriatique, vers l'Italie où Brindisi nous accueillera.

Oui nous avons voulu revoir la Croatie. C'est toujours le paradis que nous avons connu l'an dernier. Mais tout paradis a un revers de la médaille.

Nous ne sommes pas les seuls à trouver ces paysages fantastiques. Beaucoup de touristes sont venus connaître la magie des lieux.

Pour loger, on commence à décimer les beaux arbres, on construit. Les "VIP" veulent aussi avoir leur "nid" aussi les promoteurs tentent d'arracher les îles sauvages.

Pourvu que les édiles Croates ne cèdent pas aux chants des sirènes sonnantes et trébuchantes.... On se bat à Hvar, à Korcula pour avoir des lopins de terre pour construire des palaces.

Heureusement les Parcs Nationaux protègent - je l'espère pour longtemps - quelques sites fabuleux.

Malgré le tourisme plus nombreux cette année, nous avons pu profiter des belles calanques.

J'ai eu des moments de grands bonheurs :

- la remontée dans le canyon de la rivière Krka,
- le spectacle grandiose des chutes d'eau en cascade sur plusieur étages de la rivière,
- Mljet, où j'ai apprécié le chant des oiseaux nichés dans les bois qui longent le lac et le silence du monastère que seul troublait le bêlement des chèvres,
- Ston et Dubrovnik où l'émotion est sans cesse renouvelée.

Puis les rencontres extraordinaires aux escales :

- Catherine et son accueil chaleureux à Vieste,
- Edouard sur Thallis III,
- et les copains que nous retrouvons, sans se donner rendez-vous, chaque année au gré des mouillages : Millénium, Harmonie, De Klomp, Ourania, Cristar et Doris.
Et les habitants Croates avec qui j'ai pu converser.

Oui! Calypso a gardé mon âme!

HVALA PRIATELJI U UBRZO !

vendredi 19 février 2010

10ème partie

EN ROUTE POUR DUBROVNIK

7heures. Nous larguons les amarres et repassons dans l'étroit chenal.

A sa sortie, à Broce, nous hissons les voiles. Le bateau respire et je sens la caresse du soleil sur ma joue.

Nous passons devant les îles de Galip et de Peljesac. Plus loin la belle calanque de SLANO où nous nous étions arrêtés l'an dernier. La petite ville a aussi souffert de la guerre et panse ses plaies, comme ses voisines.

Nous longeons les îles boisées de Lopud, Kolocep d'un côté. De l'autre, Trsteno où se trouve une réserve naturelle magnifique, formée à partir d'un parc de la demeure patricienne de style Gothico-Renaissance d'Ivan Gucetic-Gozza de Dubrovnik. En plus de la végétation méditerranéenne, on trouve des plantes subtropicales : cactus, eucalyptus et d'autres plantes exotiques.

Plus loin, Orasac et Zaton situées dans une très belle baie. Cette dernière localité est très prisée par les familles nobles et riches de Dubrovnik qui y firent bâtir leurs résidences d'été.

Le pont de Dubrovnik
apparaît, immense, majestueux. Il est situé à l'entrée de la baie, enjambe la rivière Dubrovacka dans le prolongement de la route Zagreb-Split.

Il a été construit en 2002 pour relier Dubrovnik aux autres villes, en prolongement de la route de Split.

DUBROVNIK a toujours été la seule région Croate indépendante, aussi bien des Habsbourg d'Autriche que des doges de Venise. Ville rebelle Dubrovnik ? L'ancienne RAGUSE a et occupe toujours une place majeure dans l'histoire et la culture de la Croatie.

Son histoire commence au temps des invasions du VIIème siècle. Des Slaves pauvres débarquent ainsi que des Avars barbares dans la cité voisine : Epidaure (Cavtat) où des riches marchands faisaient fortune. Ils quittent leur contrée et viennent s'installer sur un gros rocher escarpé, séparé de la terre ferme par un étroit canal naturel, Le Laus (lave)

Ils fondent un hameau : RAGUSA. Face à ce hameau, des Slaves fondent une colonie sur le lieu d'une chênaie (chêne en croate se dit Dubrava) DUBROVNIK est né.

Au XIème siècle, les 2 villages s'unissent et la ville porte le nom de RAGUSE, nom qui restera jusqu'en 1918. le chenal est comblé. Il est devenu aujourd'hui la principale artère piétonnière de la ville du nom de placa (Stradun)

RAGUSE est la ville la plus riche de Croatie. Elle commerce avec l'Asie, l'Afrique. Elle possède 200 navires qui transportent métaux, cuirs, sel, laine et épices. C'est l'âge d'or. Elle est l'équivalent de Florence pour sa culture.

Même si la ville dut reconnaître l'autorité de Byzance, elle renforça sa gestion autonome. C'est le temps des recteurs élus et de la démocratie. Elle est une république libre et indépendante.

"LA LIBERTE NE SE VEND PAS, MEME POUR TOUT L'OR DU MONDE"

Telle est la devise de la République. La ville eut des diplomates et consuls dans les cités du bassin méditerranéen.

En 1667, un violent séisme dévaste la ville, tuant la moitié de la population mais on restaure, on accroche le baroque au gothique existant. C'est un médecin Baglivi et un savant Baskovic qui ont donné ce que l'on peut admirer de nos jours.

A la fin du XVIIIème siècle, la France devient toute puissante sous le règne de Napoléon Bonaparte. Son armée brise la République de Venise et entre à Dubrovnik en 1806. Finie la république de Raguse. Lorsque les Français quittent la ville les Autrichiens qui gouvernent la Dalmatie récupèreront la ville. La langue Croate est adoptée dans la vie publique.

En 1991, elle subit de plein fouet, les horreurs de la guerre, par les forces Monténégrines postées au sommet du Mont Srd surplombant la ville mis elle se relève des bombardements.

Pendant 3 mois, elle endure le siège de l'armée Fédérale Yougoslave. Cette ville pourtant classée par l'UNESCO au Patrimoine mondial de l'humanité, va subir des ravages : plus de 200 jeunes tombés au combat, des civils torturés et internés dans les camps du Monténégro. Des obus frappèrent les églises, les palais furent touchés. Des maisons détruites. Des impacts de balles, nous en voyons encore aujourd'hui.

Cette cité s'est battue seule pour assurer son salut. Elle se relève courageusement.....

C'est émue que j'admire ce grand pont qui n'est pas loin de la frontière Bosniaque, et nous remontons la rivière.

Nous ignorons le grand port de Gruz pour aller nous amarrer plus loin dans une marina, qui nous parait plus sympathique. Elle est à 6 kilomètres du centre de la ville mais tout est à notre disposition : eau, électricité, douche, supermarché, change, piscine, shipchandlers, station service. Même un jeu de boules!!!!

Nous y arrivons à 12H30 et 2 jeunes croates viennent nous prendre les amarres.

Après nous être restaurés, nous prenons le car pour aller en ville. Il est bondé. On dirait que la France entière a envoyé ses habitants. Le car nous a laissé sur la place, face à la porte PILE qui est l’entrée principale de la ville. Au dessus de la porte, la statue de St Blaise, Patron de la ville qui surveille les visiteurs.

La porte passée, nous prenons un escalier pour visiter les remparts qui entourent la ville et profiter ainsi du magnifique spectacle.

Au loin les îles, d'abord Lokrum, superbement boisée. Une triste légende ne m'incite pas à la visiter. Puis les îles Elaphites que nous avons passées. Les montagnes au-dessus de la ville où grouillaient les ennemis. Il était si facile de mitrailler !

Nous sommes redescendus pour nous rendre sur l'artère principale de la ville, Placa (Stradum). Sur une petite esplanade se dresse la grande fontaine d'Onofrio construite en 1438 par le napolitain Onofrio Della Cave, avec qui la République de Dubrovnik avait passé contrat pour la reconstruction de l'acqueduc municipal. Cette fontaine desservait la zone Ouest de la ville.

La petite fontaine d'Onofrio à l'autre bout, desservait la partie Est.

Nous nous sommes arrêtés dans le Stradum, lieu de promenade préféré des habitants. C'est là qu'ont lieu les processions et toutes les festivités populaires.

C'est une belle rue, large, pavée. C'est sous elle que se trouvait jadis le bras de mer séparant l'îlot Laus de Dubrovnik. (Placa, en latin veut dire rue et Stradum, due aux Vénitiens, grande rue).

Les commerces de toutes sortes ont leur devanture. Nous avons flanné jusqu'au port avec les remparts, les forts. Il est -pour moi en tout cas - le plus beau du Monde...