lundi 15 février 2010

4ème partie

Depuis la préhistoire, la KRKA fut une frontière naturelle entre 2 grands peuples illyriens : -les Liburnes sur la rive droite -Les Delmates, sur la rive gauche. Se préparant à conquérir les territoires de la rive gauche, les Romains édifièrent sur la rive droite, un camp militaire à Barnum (tiens où est Astérix) Lorsqu’ils conquérirent le territoire, il effacèrent la frontière. Puis de nouveau frontière au moyen âge entre 2 familles féodales qui édifièrent d’importantes citadelles sur les hauteurs du canyon du fleuve dont nous apercevrons les vestiges. A l’entrée du chenal, se trouve la forteresse de St Nicolas, la plus importante fortification de la Renaissance sur la côte orientale de l’Adriatique. A cet endroit, la rivière forme une large baie que nous traversons. Dans un méandre du fleuve, nous apercevons la ville de SIBENIK. La ville la plus pittoresque de la côte est.. Nous nous amarrons au quai pour la visiter. La ville s’est élargie en forme d’amphithéâtre dominé par le fort St Michel. Vous descendez de la par un nœud de ruelles escarpées et de passages en voute qui tombent sur la côte, noyau historique de la ville avec une corniche, le palais du Prince musée de la ville), et la cathédrale St Jacques qui date du Xvème, de style gothique flamboyant. Je contemple la belle voûte renaissance de ses nefs, en berceau et couvertes de carreaux de pierre . Georges le Dalmate (Jura Dalmatinac) a exprimé son art dans une frise de 71 têtes humaines sculptées dans la pierre représentant les personnalités de l’époque. Curieux! D‘autres monuments : le palais du Recteur, la porte de la mer, et plusieurs églises. La blancheur des maisons et des monuments m’a éblouie comme la neige qui fait mal aux yeux. Et le soleil qui brillait, a accentué le phénomène. Quittant Sibenik la blanche, nous remontons le fleuve. Après avoir passer sous un pont, la rivière se rétrécit et passe entre des hauts plateaux puis elle se divise en plusieurs bras. Nous suivons celui balisé et entrons dans un canyon sinueux qui nous mène au lac (jezero) Plakljanska que nous traversons. Le versant des collines qui descend vers le lac est boisé. La route est pittoresque et mes yeux ne se lassent pas du paysage. De nouveau, la KRKA se rétrécit, nous empruntons un nouveau canyon. Je lève les yeux et m’imagine les familles rivales là-haut qui se battaient et combien en bas en temps de guerre nous pouvions être à la merci des guerriers. Du coup j’ai rentré ma tête dans les épaules, on ne sait jamais, des pierres lancées!!!!! Le défilé est si haut que le soleil ne parvient pas jusqu’à nous. C’est lugubre! Plus loin, le bras s’élargit légèrement et nous arrivons à SKRADIN. Bourgade ancienne, de quelques 600 habitants située sur la rive droite de la krak entre les chutes de Stravinski buks et le lac de Prukjansko C est un hameau préhistorique auquel on édifie une cité. Les Romains trouvent l’endroit idéal pour y créer un port et une base logistique pour pénétrer dans le continent. Il reste de nombreux témoignages archéologiques de la splendeur passée de SKRADIN ou antique Scardona. La ville devient une destination touristique lorsqu’on crée le Parc National de Krka en 1985. Arrivé à 8H30, nous avons tout juste le temps de nous amarrer, d’aller à la « capitainerie » du port et ouf! En courant, prendre un bateau qui nous mènera aux cascades. Il y a foule une longue queue s’étire devant nous. Mais quel plaisir, l’arrivée au petit quai. Par un chemin ombragé, nous allons jusqu’au site. Traversant le sous bois, nous prenons un pont qui enjambe la dernière chute. Des nageurs sont heureux de barboter dans l’eau limpide de la rivière. Le spectacle est grandiose, pittoresque, féerique ! Quel qualificatif employer devant ce paysage ? La KRKA est un fleuve magique : ses chutes rebondissent sur 17 bancs de travertin en constante formation. Le site est considéré comme le plus beaux ensembles karstiques d’Europe. La Krka coule dans un espace où se dresse la chaîne dinarique, le massif de l’Uilica et les contreforts du massif de Velebit entre lesquels s’étendent des plaines, des plateaux calcaires de la Dalmatie septentrionale, de Kistanje et ceux qui dominent la Lrka. Les chutes ont de 200m à 400m de largeur et la hauteur totale du dénivelé est de 45,7m. Nous amorçons la remontée des chutes, escaladant les rochers émergeant de la terre, enjambant les racines des arbres qui nous protègent du soleil. Nous nous arrêtons souvent pour regarder des poules d’eau, pour écouter le chant des rossignols, le croassements des rainettes ou suivre des yeux les vols magiques de magnifiques papillons. Nous avons observé des petits moulins à eau et à foulons qui ont, des siècles durant, utilisé la force des eaux. L’enfant du pays : Nicolas Tesla a crée la centrale hydroélectrique qui a été édifiée et fut l’une des 2 centrales de ce genre crées dans le monde. C’est lui qui a fait les plans de la centrale qui se trouve sur les chutes du Niagara. Nous retraversons un petit pont au sommet des cascades et longeons la rivière accompagnés par le bruit de l’eau qui sourd de tous les côtés et coule sur les rochers en gazouillant et j’écoute avec bonheur les trilles des rouges-gorges; Le chemin se termine sur les rives du lac. Assis sur un banc, nous admirons le paysage en attendant un hypothétique bateau qui nous emporterait jusqu’à l’abbaye. Comme il n’est jamais arrivé, nous redescendons par le chemin. Nous déjeunons sous les rouvres et retrouvons des copains de bateau. Oui le monde est vraiment petit! Nous sommes allées visiter l’église Sainte Marie. Son clocher datant de 1780 est détaché de l’église. Tout un quartier est en reconstruction, détruit pas la guerre. Je longe les ruelles à la recherche du peintre Giorgio Schiavone Juraj Culinovic, mais l’atelier est fermé. A travers les vitres j’ai pu apercevoir des tableaux qui n’inspiraient pas la plénitude : rouge et taches de jaune flamboyant. La guerre a marqué le peintre a jamais. Ses œuvres font frissonner. La guerre! Elle est partout, dans ces maisons éventrées. Quelle tristesse! Je retourne sur le port, une vieille femme, toute de noir vêtue , marquée de rides profondes , vendaient quelques fruits et quelques tomates de son jardin. Je lui ai acheté les 4 tomates qui se trouvaient sur la table! La misère est partout! Un sourire radieux est apparu sur son visage. Pour elle, parler quelques mots de Croate ,c’est la respecter. Cela m’a été difficile de la quitter. SKRADIN……RAZETINOVAC Il est 5 heures quand nous larguons les amarres et empruntons pour la dernière fois, la chevelure légendaire de la fée du massif de la Dinara...

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