mardi 16 février 2010

5ème partie

5 heures, nous larguons les
amarres et empruntons pour la dernière fois, cette belle chevelure de la Krka, fée légendaire du massif de la Dinara.

La ville de Sibénik, avec le jour qui pointe, apparaît comme une ville de carte postale russe.

Après l'île de Zlarin, le petit vent nous permet de hisser le spi. Le moteur est arrêté et je veille.

Nous croisons de temps en temps quelques voiliers, mais cela est rare. Il est trop tôt ! la mer semble m'appartenir.

Primosten, Rogoznica sont dépassées. Le spi est affalé, le petit vent ayant tourné.

Nous avons projeté d'aller ramasser des moules dans la baie de Razetinovac. En longeant l'île de Ciovo, je suis désolée de voir que l'on a abattu une partie des beaux arbres qui peuplaient l'île, pour construire un lotissement de villas. La Croatie deviendrait elle une seconde Ibiza ?

A 11H30, l'ancre est jetée dans l'eau bleue de la calanque et je pars à la recherche de "mon" rocher qui, l'an dernier, était plein de moules. Il est toujours là et les moules également ! la cueillette finie, j'ai regagné le bateau sous le regard envieux des navigateurs voisins.

Nous attendons que la chaleur se fasse moins ardente pour aller visiter TROGIR.
N'ayant pas eu de place à la marina, Jef reste à bord pour surveiller le bateau.

En canot, je pars donc visiter ce petit bijou qu'est la ville de TROGIR.

Un peu d'histoire.....

L'ancienne cité se trouve sur un îlot entre Ciovo et le continent. Elle est inscrite dans le registre de l'UNESCO au patrimoine culturel mondial.

Crée par les Isséens (Grecs d'une île voisine)au IIIème siècle, elle fut occupée par les Romains puis passa sous la juridiction de Byzance. Elles fut envahie par les Avars et les Slaves au début du VIIème et grâce au paiement d'un "tribut de la paix", la cite conserva de bons rapports de voisinages avec les Croates. En 1105, Trogir fait partie du royaume de Hongrie et de Croatie.

Ensuite, de 1420 à 1797, elle passe sous la domination de Venise et de grands changements interviennent dans la vie de la cité : rénovation des remparts et ajout des 2 forteresses Kastel et Kamerlengo ainsi que la tour St Marc.

Au XIX ème, la ville stagne. Son taux démographique baisse et ne parvient pas à s'intégrer au processus d'industrialisation naissant.

J'ai laissé le canot amarré au quai. La porte de Terre Ferme au-dessus de laquelle veille le Patron de la cité : St Jean, me permet d'accéder à l'intérieur de la ville.

Seule, je peux admirer à mon aise, le palais Garagnin-Fanfogna qui abrite le musée de la ville, la Cathédrale S. Laurent qui est une anthologie des styles architecturaux. De nombreux peintre l'ont prise comme modèle : Radovan, Nicolas le Florentin, André Alessio et bien d'autres.

Sur la place principale, se dressent des stands présentant des broderies : nappes, serviettes, draps. C'est l'occasion de discuter avec la population. Plus loin, des fillettes avec leur mère, je suppose, vendent des bouteilles de liqueur. Dans ces bouteilles en plastique qui étaient avant de l'eau minérale, trempent des herbes dans de l'eau de vie! J'en ai gôuté.... bon, c'est très fort et sucrée. J'en achète une pour leur faire plaisir. Par contre, le vin présenté aussi dans des bouteilles en plastique, ne m'a pas attiré!!! Le soleil qui frappe encore, ne doit pas arranger la conservation.

J'ai continué ma visite par l'église S. Sébastien, l'Hotel de Ville et la Loge Municipale.

Dans les rues étroites, la porte ouverte des habitations laissent entrevoir l'intérieur : sol en ciment, la cuisinière touche presque la table et tout près j'aperçois un lit. Les murs ont été retapés, les toits refaits mais l'intérieur ne laisse pasimaginer le luxe.

Le temps passe et il faudrait plusieurs jours pour tout visiter. C'est en courant presque, que je regagne le canot.

Mes yeux n'ont pas été assez grands pour voir ces peintureset les oeuvres des enfants de la ville : Augustin Kazotic : le scientifique-pêcheur, Ivan Lucic Lucius, le père de l'historiographie croate et le peintre Trogiranin.

Fleur de sel s'agite sur son ancre. Pendant mon absence, un clapot s'est levé et la montée sur la jupe du bateau est un exercice d'acrobatie pour éviter de tomber à la mer.

J'avais la tête pleine de rêve mais la mer m'a vite rappelée à la réalité....

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