jeudi 18 février 2010

8ème partie

EN ROUTE POUR MLJET.....


5H45, nous larguons les amarres. La mer est un lac. Pas un brin de vent, c'est donc au moteur que nous passons devant l'île de Badija que nous laissons sur notre babord. C'est l'heure où les enfants qui sont en colonie de vacances dans l'abbaye, dorment et ce n'est pas encore l'heure où les biches vues l'an dernier, viennent brouter l'herbe et boire l'eau de mer (comme à Garska sur Hvar)

A 8 heures, les voiles sont hissées, nous sommes au près serré, par un vent d'est de 16Noeuds.

Dans le canal de Mljet, nous avons pris un ris dans la grand voile et réduit le génois à l'avant.

Je vois au loin, une colonne grise nuageuse qui monte rejoindre les nuages. Il ne semble pas faire bon vers les îles de Lopud. Une tornade que j'ai vu se former. Heureusement, Mljet n'est pas loin et la baie de Polace sera pour nous un parfait abri.

MLJET

C'est la belle aux jolis lacs de saphir.

Elle est escarpée, pentue, sauvage, boisée. C'est l'île aux panoramas superbes, aux criques sauvages, aux eaux pures.

C'est une île pour enfant avec ses petits ports, ses petits villages où les maisons se promènent le long des chemins.

C'est une île oubliée de l'histoire mais une île d'aventure. C'est ici, qu'Ulysse aurait été séduit par la nymphe Calypso, ici que mouillaient les pirates Illyriens.

Pourtant malgré sa beauté, les rois de Bosnie n'en voulurent point et la vendirent aux moines lacustres et bénédictins qui érigèrent leur couvent sur un îlot au milieu d'un lac salé.

C'est un joyau, un diamant planté dans une émeraude elle même enchâssée dans le plus beau des saphirs.

C'est le parc national, espace pour la conservation des espèces comme les mangoustes qui mangent les vipères et les tortues caouannes qui se promènent.

C'est encore là que l'apôtre Saint Paul, le poête Oppien, l'empereur Auguste ont laissé des traces.

Par contre, Mljet a souffert de la guerre de 1991-1992 et a laissé quelques uns de ses enfants.

C'est dans la baie de POLACE que nous avons jeté l'ancre, au fond de la baie, et avons mis une amarre à terre, accrochée à un arbre. Ici, nous profitons du concert des cigales et l'eau est d'une limpidité sans pareille.

Des jeunes gens nous ont demandé de payer le mouillage et en contrepartie, nous ont donné des billets pour visiter le parc.
Ce que nous ferons cet après midi.

A 14h, nous allons avec l'annexe au village. Un mini car nous conduit par une petite route sinueuse à travers la forêt, au grand lac.

A travers les pins d'Alep centenaires, nous apercevons le splendide lac (Veliko jezero). Au loin, émerge l'îlot Sveta Marija où s'élève le couvent bénédictin Ste Marie. Couvent du XIIème siècle.

Les eaux du grand lac communiquent à un petit lac. Leurs eaux sont salées. Les lacs sont entourés de collines dont les pins et les chênes descendent jusqu'à la mer.

Nous descendons par des escaliers de bois, sur la grêve et embarquons sur le bateau qui nous mènera sur l'île pour visiter l'abbaye. La promenade sur le lac est relaxante.

Heureusement il n'y a pas foule et nous pouvons visiter l'église du couvent, tranquillement.

Elle est du style roman, avec une nef avec narthex.

Le silence de la mer, l'ombre des pins étaient propices aux travaux scientifiques et artistiques auxquels se livraient les moines.

Nous parcourons les salles sombres et sommes surpris par l'éblouissante lumière du soleil quand nous sortons.

Nous avons fait le tour de l'îlot par un chemin fleurant bon l'odeur de résine. De magnifiques fleurs aux multiples couleurs exhalent leur odeur en un mélange délicat. Le chant des oiseaux nous accompagne.

C'est un moment magique et tant de splendeurs en font un lieu unique.

Derrière l'abbaye se trouvent un potager et quelques vignes. Les tomates sont toutes sèches. Dans un petit enclos, 2 chèvres attachées, bêlent. Elles voudraient que nous les détachions et l'une d'elles tire sur sa longe. Nous restons un moment à les observer, mais leur voix trouble le silence de la nature. Pour ne pas plus les agitrer, nous poursuivons donc notre promenade.

Sur une terrasse en surplomb, une colonne de granit s'élève. Elle daterait de l'antiquité.

Le bateau nous ramène au rivage. Je reste imprégnée de la beauté paisible de ce site et je comprends que Calypso avait tous les atouts pour captiver Ulysse.

Nous avons boudé le car pour descendre à pieds au village. Nous contemplons à travers les arbres, la baie de Polace et regardons notre Fleur de Sel délaissée.

Nous avons fini la soirée en regardant le soleil décliner et s'éteindre le chant des cigales....

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