jeudi 11 février 2010

IL ETAIT UNE FOIS, UN PAYS AUX 1185 ILES

Ière partie-

Calypso a gardé notre âme, aussi nous retourn
ons en Croatie, plus précisément en Dalmatie pour la récupérer. Les îles sont si merveilleuses que nous voulons retrouver ce coin de paradis.

La côte Est de l'Adriatique est la plus belle de ce côté de la Méditerranée et je ne suis pas la seule à le dire : les marins célèbres, les empereurs romains y ont bâti leurs villas, leurs résidences d'été et même des villes entières.

Ici, la géographie dessine l'histoire. Il a toujours fait bon vivre en Croatie. Du soleil, naît l'envie et du bonheur, la convoitise.

Nulle part ailleurs, on retrouve autant de baies, de criques, de plages pittoresques et de récifs dorés par le soleil. La beauté est saisissante.

Le clapotis matinal de la mer, le chant des oiseaux, le cri des mouettes, la cymbalisation des cigales dans la pinède, le parfum de la lavandede l'île de Hvar, le murmure des cyprès sous le mistral, celui du vent dans les voiles, la fraîcheur d la mer cristalline dans laquelle nous plongeons, les chants mélodieux interprétés par les "klapa" dans les ruelles, la douce rumeur des tamburica (petites guitares) sur les calèches ornées, les accords de musique sur les terrasses, le goût du vin croate, les rayons d'un clair de lune sur une mer d'huile et les biches qui viennent boire l'eau de la mer à la tombée de la nuit ou à une heure matutinale.

Oui, tout est au superlatif en CROATIE ! Merveilleux, féérique, idyllique, paradisiaque ! Que dire de plus, quand on reste ébahi devant tant de beauté agglutinée dans un milier d'îles, chacune différente.

Nous retournons pour voir si la magie des lieux est toujours présente.

Partis de Marseille, le 20 juin, nous larguons les amarres à 7 heures, de Vieste, jolie petite ville des Pouilles, perchée sur le promontoire de Gargano. Vieste, le balcon de l'Adriatique !

Catherine, le maître de port, accompagnée de son mari et de sa fille sont là pour nous dire au-revoir. Elle nous a proposé une place à l'année au port, mais que ferions nous de notre bateau le reste de l'année ?

Un vent de sud-ouest de 15 noeuds et une houle résiduelle de 0m50 qui se calme peu à peu, nous poussent vers Lastovo, lère ile Croate.

A 14H15, au niveau des îles Pelagruza qui appartiennent à la Croatie, nous hissons le pavillon croate.

Des poissons lune passent devant notre étrave.

A 17 heures, Fleur de sel entre dans une baie dans laquelle s'ouvrent plusieurs anses, toutes boisées. Nous nous amarrons dans le petit port d'UBLI, port de Lastovo où nous faisons les papiers d'entrée qui nous permettront de naviguer tranquillement sans contrôle, jusqu'à l'année prochaine si nous le désirons.

Nous jetons l'ancre dans la calanque boisée de Jurjeva, luka velji lago. Les cigales sont là! L'eau est transparente. Prendre le bain dans cette eau est un vrai bonheur.

LASTOVO est une île agricole, les vignes produisent du bon vin dont le Lastovo Marastina que nous nous ferons un plaisir de déguster.

Le lendemain, tôt, nous levons l'ancre. Pour nous amuser, nous avons mis l'étrave de notre bateau dans un abri sous-marin. L'île est une des anciennes bases militaires de l'ex-Yougoslavie.

Une petite brise nous pousse vers l'île de KORCULA, île où serait né Marco Polo. C'est l'une des îles les plus belles. Dans la baie où nous avons mouillé, l'eau a la couleur turquoise des lagons polynésiens. Je regarde les poissons nager autour du bateau et je plonge jouer avec eux, mais plus rapides, ils filent se cacher en d'autres lieux.

Après Korcula, c'est HVAR, le centre touristique le plus recherché de la Croatie. On l'appelle la "Madère croate" et malheureusement très prisée par les VIP.

Sur la place, nous pouvons tranquillement croiser : Steven Spielberg, Depardieu ou Carole Bouquet. Dans les eaux du port Paul Allen contemple, de son bateau Octopussy, les touristes qui déambulent.

Dans une petite calanque, Garska, j'ai accroché les amarres du bateau aux arbres qui baignent dans l'eau et il me tarde de suivre le sentier caillouteux qui me mènera de l'autre côté de l'île.

La montée est rude et le soleil perce à peine à travers les pins. Les cigales se sont arrêtées de chanter, puis, rassurées, reprennent leur cymbalisation.

En haut de la colline, à travers les arbres, j'aperçois la mer bleue parsemée des îles : Brac, les Plakeni et au loin la ville de Split. Plus bas, au bord d'une petite crique, un hôtel est implanté. Un gros yacht se balance sur son ancre (j'apprendrai plus tard que c'était celui de Michael Jackson. Mon coeur se pince. Les Croates, de tout temps envahis et qui se sont battus pour défendre leur liberté, vont-ils céder aux chants des sirènes ?

Je redescend tristement en pensant à toutes les constructions qui ont fleuri depuis l'an dernier.

Je n'ai pas rencontré les biches qui venaient boire, l'eau de la calanque. Auraient-elles fini dans la casserole de l'hôtel ? Je rage!

Un voilier vient jeter l'ancre, j'aide à l'amarrage.

Ce soir, les propriétaires viendront à bord, manger les oursins que Jef a ramassés pendant ma promenade. Pour cette occasion j'ai mis un petit vin blanc au frais.

Nous avons fini la soirée en écoutant Guy jouer de la guitare. Moment magique! Les étoiles brillent dans l'obscurité. Je veux oublier -pour ce soir au moins- que Hvar risque de devenir très bientôt, le St Tropez croate.

Levée au petit matin, je prépare le petit déjeuner tout en surveillant l'arrivée des biches. Décidément non, elles ne viennent pas. Garska a perdu son charme...

Aucun commentaire: